Les partenaires et bailleurs de fonds du pays, UE et FMI, ont multiplié ces dernières semaines les avertissements contre un reniement par Athènes de ses engagements de rigueur, menaçant de couper les fonds au pays et de le pousser ainsi vers la sortie de l’euro. Benjamin de la vie politique grecque, à 37 ans, le chef de file de la gauche radicale a malgré tout persisté dans cette voie hier, réfutant le « pseudodilemme » posé selon lui aux Grecs quant à leur place dans la zone euro. C’est l’actuelle feuille de route de rigueur, « pilote automatique menant vers la catastrophe », qui ramènerait selon lui la Grèce à la drachme. « Notre choix n’est pas la sortie de l’euro », a donc insisté Yannis Dragassakis, responsable du programme économique du Syriza.
M. Tsipras a également assuré que son parti « cherchera(it) à renégocier la dette afin de la réduire drastiquement, ou à obtenir un moratoire sur la dette et un gel des paiements » jusqu’à un rebond de l’économie. Ovationné par une foule de partisans criant « l’heure de la gauche est arrivée », le chef du Syriza a prôné « l’imposition de la richesse et des hauts revenus », ainsi que la lutte contre gaspillage et corruption pour renflouer les caisses de l’État.
Gel des privatisations, arrêt des baisses de salaires
Il a aussi promis aux Grecs éprouvés par les sacrifices un « gel immédiat des coupes dans les dépenses sociales, salaires et retraites », et la « radiation des dettes des ménages et entreprises surendettés ». Dans une logique de gauche, le Syriza entend enfin imposer « un contrôle public » sur le système bancaire grec ainsi que le « gel des privatisations prévues » par le plan de redressement, pour un montant total de 19,5 milliards d’euros.
Le Syriza a quadruplé son score de 2009, s’imposant comme deuxième force politique du pays pour son rejet de l’austérité lors du scrutin du 6 mai, qui n’avait alors accouché d’aucun gouvernement. Le parti de M. Tsipras et le parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND) se retrouvent ainsi au coude-à-coude à deux semaines de nouvelles législatives, mais sans perspective de majorité absolue, selon les derniers sondages autorisés hier à paraître avant le scrutin. Trois de ces sondages donnent la ND en tête mais de justesse, tandis qu’un quatrième montre une avance de 6 % pour le Syriza. Au total, la ND est créditée d’un score de 25,5 % à 26,5 %, face au Syriza qui évolue entre 23,5 % et 31,5 %.
Hier, droite et socialistes du Pasok ont, eux, accusé en chœur M. Tsipras de vouloir faire sortir le pays de la zone euro. « Nous avons entendu comment Syriza va conduire le pays hors de l’Europe et de la zone euro, comment les dernières entreprises qui restent vont quitter le pays ou s’effondrer », a indiqué le porte-parole de la ND, Yannis Mihelakis, en affirmant que le programme de son parti était « le seul espoir pour sortir de la crise ». « Les propositions du Syriza conduisent la Grèce en dehors du système économique mondial », a de son côté estimé Évangélos Vénizélos, chef du Pasok.
(Source : AFP)
La rapacité spéculative, Kamel, comme tu l'as décrit, recevra des coups de pieds, car ce n'est plus seulement la Grèce, c'est l'Espagne, le portugal, l'Irlande, l'Italie et même la France... un domino qui se prépare contre ces draculas financiers.
12 h 25, le 03 juin 2012