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Moyen Orient et Monde - Conflit

Le Soudan du Sud enfonce le clou, voulant défendre Heglig coûte que coûte

La tension reste « très élevée » à la frontière entre les États d’Unité et le Kordofan-Sud, selon une source militaire.
Le Soudan du Sud entend défendre coûte que coûte le champ pétrolifère de Heglig qu’il a pris la semaine dernière au Soudan, à la frontière entre les deux pays.
« Si (les troupes soudanaises) avancent vers Heglig, la SPLA (armée sud-soudanaise issue de la rébellion contre le nord du pays) est prête à répondre et à les repousser », a ainsi assuré le colonel Philippe Aguer. À la frontière entre les États sud-soudanais d’Unité et soudanais du Kordofan-Sud, la situation « est toujours fragile et la tension toujours très élevée », a-t-il déclaré à la presse, sans cependant faire état d’aucun nouveau bombardement hier. Les deux Soudans s’affrontement dans la région depuis fin mars, dans les pires combats depuis l’accession à l’indépendance du Sud en juillet dernier.
Le gouvernement soudanais a averti pour sa part qu’il défendrait son État du Kordofan-Sud, dans lequel se trouve, dit-il, Heglig, par tous les moyens, dont la prise a poussé lundi le Parlement de Khartoum à qualifier d’« ennemi » le gouvernement de Juba. Heglig, dont Juba dit qu’elle ne se retirera pas tant que Khartoum occupera une autre région disputée, Abyei, fait partie des nombreuses zones frontalières que revendiquent toujours les deux Soudans. Le différend sur le tracé de la frontière commune est, avec des accusions réciproques de soutien à des groupes rebelles et le partage des ressources pétrolières du Soudan d’avant sécession, l’une des principales sources de tension Nord-Sud. Car à l’indépendance, Juba a hérité des trois quarts des réserves de brut, et Heglig assure à elle seule aujourd’hui environ la moitié de la production de pétrole du Nord. La région est donc ultrastratégique pour Khartoum, qui n’entend pas la laisser échapper.
Ces dernières semaines, les deux capitales se sont donc livrées, sur le terrain comme en paroles, à une véritable escalade. Cette semaine encore, le Sud a accusé le Nord d’avoir bombardé un camp de Casques bleus dans l’État d’Unité, une accusation démentie par le Soudan mais relayée par l’ONU. Les deux pays se reprochent aussi mutuellement d’avoir choisi la voie d’une nouvelle guerre. Khartoum a claqué la porte de négociations destinées, sous l’égide de l’Union africaine, à apaiser les tensions et les deux capitales semblent rester sourdes aux appels à la retenue de la communauté internationale.
Hier encore, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé les deux pays à cesser « immédiatement » les combats. Également, le haut-commissaire de l’ONU aux Droits de l’homme Mme Navi Pillay a exhorté hier les deux Soudans à « arrêter la violence ». Dans le même temps, le président kényan Mwai Kibaki appelait la Communauté d’Afrique de l’Est à trouver les moyens diplomatiques de résoudre la crise. Le département d’État américain a pour sa part « condamné fermement le bombardement de la mission de l’ONU au Soudan du Sud par les forces armées soudanaises », lundi, mais il a également appelé le Soudan du Sud à « retirer ses forces immédiatement et sans conditions de Heglig ».

(Source : AFP)
Le Soudan du Sud entend défendre coûte que coûte le champ pétrolifère de Heglig qu’il a pris la semaine dernière au Soudan, à la frontière entre les deux pays.« Si (les troupes soudanaises) avancent vers Heglig, la SPLA (armée sud-soudanaise issue de la rébellion contre le nord du pays) est prête à répondre et à les repousser », a ainsi assuré le colonel Philippe Aguer. À la...
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