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Moyen Orient et Monde - Mali

Les chefs d’État ouest-africains annulent leur venue à Bamako

La rébellion touareg lance une offensive sur la ville stratégique de Kidal.
Les chefs d’État ouest-africains ont annulé hier au dernier moment leur venue au Mali, en pleine crise depuis le 22 mars. Des dizaines de manifestants favorables à la junte avaient envahi dans la matinée le tarmac de l’aéroport de Bamako, entendant protester contre l’arrivée de cette délégation de chefs d’État de la Cédéao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) conduite par le président ivoirien Alassane Ouattara. Mais s’ils ont rapidement évacué la piste, la mission ouest-africaine a tout de même été annulée peu après pour des raisons de sécurité, selon le ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé. Parallèlement, des incidents ont éclaté entre partisans et adversaires de la junte au QG du front antiputschistes à Bamako, faisant trois blessés grave, selon une source sécuritaire. Les forces de l’ordre y ont mis fin et se sont déployées en nombre autour du bâtiment.
Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, le président burkinabé Blaise Compaoré, son homologue béninois Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine (UA), se sont donc retrouvés pour une réunion d’urgence à Abidjan, accompagnés d’Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) et Mahamadou Issoufou (Niger). Le déplacement à Bamako de la Cédéao était pourtant capital : trouver une issue à la crise née du putsch contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), renversé à quelques semaines de la présidentielle du 29 avril. Le président Compaoré a été nommé médiateur dans la crise, son ministre Djibril Bassolé travaillant sur le compromis d’une « transition » dirigée par Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale dissoute par la junte comme les autres institutions. Cette initiative a par ailleurs été fortement critiquée hier par l’opposant mauritanien Ahmad Oud Sidi Baba, chef du Rassemblement pour la démocratie et l’unité (RDU), qui déconseille vivement toute négociation avec les militaires.
À Abidjan, la Cédéao a brandi la menace de la force à l’intention des putschistes comme des rebelles, autorisant « la montée en puissance de sa force pour parer à toute éventualité ». Mais le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE, junte) n’a pour l’instant donné aucun signe d’ouverture. Au contraire, les putschistes ont accéléré la consolidation de leur pouvoir, adoptant une nouvelle Constitution qui consacre la prééminence des militaires jusqu’aux élections présidentielle et législatives qui clôtureront la transition et dont la date n’est pas déterminée. La junte a par ailleurs affirmé qu’aucun de ses membres n’était autorisé à se présenter à ces scrutins.
Cette crise politique se déroule alors que le nord du Mali subit depuis mi-janvier une vaste offensive de rebelles touareg. Hier encore, ces derniers ont lancé une attaque sur la ville stratégique de Kidal, dans le nord-est du pays, région qui est le berceau des Touareg et où elle a déjà pris plusieurs localités depuis la mi-janvier. « Nous sommes en train d’être attaqués par les rebelles (du Mouvement national pour la libération de l’Azawad, MNLA) et des hommes d’Iyad (Ag Ghaly, chef du groupe armé islamiste Ansar Dine). Nous sommes en train de nous défendre », a ainsi déclaré un militaire malien à Kidal. Le MNLA attaque la ville par le nord, tandis qu’Ansar Dine mène un assaut par le sud, a-t-il précisé.
(Sources : agences)
Les chefs d’État ouest-africains ont annulé hier au dernier moment leur venue au Mali, en pleine crise depuis le 22 mars. Des dizaines de manifestants favorables à la junte avaient envahi dans la matinée le tarmac de l’aéroport de Bamako, entendant protester contre l’arrivée de cette délégation de chefs d’État de la Cédéao (Communauté économique des États d’Afrique de...
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