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Moyen Orient et Monde - Commémoration

Des milliers de Tunisiens fêtent l’indépendance en réclamant la démocratie

Les célébrations se sont déroulées dans un contexte délicat, marqué par le débat sur l’identité et la place de la religion dans la future Constitution.

Les Tunisiens se sont rassemblés hier avenue Bourguiba, à Tunis, pour fêter l’anniversaire de l’indépendance et « défendre la démocratie » contre les esprits « rétrogrades ».     Fethi Belaïd/AFP

Des milliers de Tunisiens se sont rassemblés hier, avenue Bourguiba à Tunis, pour fêter l’anniversaire de l’indépendance et « défendre la démocratie » contre les esprits « rétrogrades », dans un contexte tendu par le débat sur l’identité et la place de la religion.
Drapeaux tunisiens omniprésents, klaxons, hymne national : les manifestants, venus à la suite des appels lancés par les réseaux sociaux et des mouvements citoyens, criaient : « Le peuple veut un État civil (séculaire) », « Non à l’esprit rétrograde, non au califat », ou encore : « Nous ne laisserons pas voler notre révolution par les esprits obscurantistes ». Les slogans de la révolution, « travail, liberté, dignité », étaient également repris en chœur. « Au nom de l’ouvrier et de l’agriculteur, nous continuons à militer », proclamait une banderole, tandis qu’une autre réclamait « du travail, ou le départ du gouvernement ». « Nahdaouiste (partisan du parti islamiste Ennahda), éloigne-toi, la femme est plus forte que toi ! », chantaient en chœur un groupe de femmes, dont certaines enveloppées dans des drapeaux tunisiens. « Le bourguibisme (courant de pensée inspiré du père de l’indépendance Habib Bourguiba) ne mourra jamais », « Laissez ma Tunisie libre », « gouvernement de la honte dégage », « Séparation de la religion et de l’État », pouvait-on lire ici et là sur les affiches brandies par les manifestants.
Le 56e anniversaire de l’indépendance, conquise le 20 mars 1956 après 75 ans de protectorat français, se déroule dans un contexte délicat, marqué par l’accroissement des tensions entre les camps « islamiste » – vainqueur des élections – et « moderniste ». Le débat, envenimé par des incidents liés aux radicaux salafistes, tourne autour de la question de l’identité tunisienne et de la place à accorder à la religion dans la future Constitution du pays.
« J’ai combattu la dictature et je suis venue ici pour dire haut et fort que nous n’accepterons plus jamais d’être sous une autre dictature », déclare Oum Zyed, militante réputée et membre du Congrès pour la République (CPR, deuxième parti au sein de l’Assemblée constituante). « Je suis une femme libre et je milite pour que la Tunisie soit toujours démocratique, malgré les tentatives rétrogrades qui veulent porter atteinte à nos acquis », déclare une autre manifestante, Fatma Ziedi. « On commémore ce grand évènement dans un moment où notre pays connaît certaines dérives sur les plans constitutionnel, institutionnel et politique », déclare de son côté Mongi Ellouz, secrétaire général adjoint du Parti démocrate progressiste (PDP). « Il y a des atteintes aux libertés et nous manifestons aujourd’hui contre l’instauration de la charia, la loi islamique, dans la future Constitution et pour imposer une Constitution démocratique qui respecte les libertés et les droits de tous les Tunisiens », a-t-il ajouté.
Dans un discours prononcé hier matin pour commémorer l’indépendance, le président tunisien Moncef Marzouki a exhorté tous les Tunisiens à vivre dans l’unité. « Que cette fête soit une occasion pour nous tous de repenser nos relations, de vivre avec nos différences et malgré nos différences », a-t-il déclaré lors d’une cérémonie de lever du drapeau au palais présidentiel de Carthage. « L’union nationale ne peut pas durer si elle est bâtie sur l’incompréhension, la haine et la division », a-t-il ajouté. Et pour marquer l’occasion, M. Marzouki a gracié quelque 2 470 détenus, selon un communiqué du ministère de la Justice. Des détenus de nationalité libyenne ont également bénéficié de la mesure.

(Source : AFP)
Des milliers de Tunisiens se sont rassemblés hier, avenue Bourguiba à Tunis, pour fêter l’anniversaire de l’indépendance et « défendre la démocratie » contre les esprits « rétrogrades », dans un contexte tendu par le débat sur l’identité et la place de la religion.Drapeaux tunisiens omniprésents, klaxons, hymne national : les manifestants, venus à la suite des appels...

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