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Moyen Orient et Monde - Reportage

De la montagne rebelle d’Idleb, les maquisards défient le régime syrien

Les résistants ont fortement besoin d’armes, mais ne s’adresseront pas à l’ASL, à qui ils ne font pas confiance.

Abou Souleimane (au centre) et ses hommes règnent en maîtres sur des dizaines de kilomètres carrés de montagne, près de la frontière turque.  Frédéric Lafargue/AFP

Le coup de canon résonne au loin, du côté d’Idleb. Dans leur base cachée dans la montagne, entre oliviers et vestiges romains, les hommes d’Abou Souleimane y prêtent à peine attention.


Ici, dans le nord de la Syrie, adossés à la frontière turque, ces rebelles règnent en maîtres sur des dizaines de kilomètres carrés : villages et hameaux éparpillés dans des collines de terre rouge, rocheuses et escarpées. Certains ont participé, la semaine dernière, à la bataille d’Idleb avant de se replier dans le djebel. « Les chars ne peuvent pas monter ici, ils craignent les embuscades, dit Abou Souleimane. Et nous sommes si près de la frontière que Bachar n’osera pas employer l’aviation, il craint les Turcs. »


À 35 ans, ce fils de notable de Hama tué dans la répression sanglante de la révolte de 1982 a mis la richesse familiale à contribution pour former dans cette région l’un des groupes armés qui luttent contre le régime de Bachar el-Assad. L’unité porte son nom, c’est lui qui finance les achats d’armes. Au volant de sa berline blanche, il roule à petite allure saluant paternellement les jeunes gens en armes qui gardent les carrefours et entrées de village. Il affirme disposer d’un millier de combattants. La base que des journalistes de l’AFP ont pu voir dimanche, quatre cabanes de parpaings au sommet d’une colline verdoyante, entourées de ruines et de bains romains, n’en comptait pourtant qu’une trentaine. Couché sous des couvertures, un blessé se repose au premier soleil du printemps. Nasser, 24 ans, a pris une balle dans l’épaule à Idleb. Bandé et perfusé, souriant tristement, il récupère.


L’armement, lui, est léger, hétéroclite. Des kalachnikovs, deux fusils-mitrailleurs, un lance-roquettes avec une seule grenade. À leur façon de les porter, on devine qu’il y a parmi eux bien des novices et peu de militaires dissidents de l’armée. « Notre but est de chasser l’armée de Bachar de toute la montagne, assure Abou Souleimane. Nous allons les faire fuir et ce sera notre région, le berceau de la libération. » « Nous n’avons pas besoin d’hommes : ce qu’il nous faut, ce sont des armes. Des missiles antichars, antiaériens. Des choses modernes et efficaces. Combien de temps cela prendra ? L’ONU va peut-être mettre deux ans à prendre une décision. On s’y attend. La guerre sera longue. »
Le « groupe de combat Abou Souleimane » assure coopérer avec des unités voisines pour monter des opérations.

 

Mais il ne veut pas entendre parler de l’Armée syrienne libre (ALS). « Je suis allé trois fois en Turquie voir son chef, Riad Assaad, affirme le « capitaine Ayoub », l’un des seconds. Je lui ai demandé de nous fournir de l’argent, des armes. Il n’a rien fait. C’est un menteur. Ce qu’il veut, c’est prendre la place de Bachar dans son palais et rien d’autre ! »
Les hommes qui ne dorment pas dans la base sont hébergés dans des maisons sûres, une par hameau. Ils regardent la télévision et sur des ordinateurs des films enregistrés montrant comment fabriquer des bombes artisanales ou des mines antivéhicules. Ils portent dans leurs gilets des grenades faites de morceaux de tuyau vissés, remplis d’un mélange détonant que l’on déclenche en allumant une mèche. Ils affirment avoir de gros modèles, dans des seaux, capables de détruire des tanks.


Sur le toit d’une maison, deux d’entre eux disposent au soleil, pour les faire sécher après la pluie, des bandes de milliers de balles de mitrailleuse. « Il nous en faut davantage, se lamente Abdallah Zarzour, 30 ans, professeur d’arabe il y a un an.

 

Celles-ci viennent du Liban mais nous avons besoin d’armes plus puissantes. Si l’OTAN, l’ONU ne nous aident pas, notre combat durera des années. Bachar est fort, il s’est armé et a armé les siens pendant quarante ans. »
Abou Souleimane fait essayer à ses hommes, qui tirent sur des pierres, son fusil d’assaut américain M4. Effrayés par les détonations, des adolescents juchés sur des ânes chargés de fagots de bois d’olivier talonnent leurs montures

Le coup de canon résonne au loin, du côté d’Idleb. Dans leur base cachée dans la montagne, entre oliviers et vestiges romains, les hommes d’Abou Souleimane y prêtent à peine attention.
Ici, dans le nord de la Syrie, adossés à la frontière turque, ces rebelles règnent en maîtres sur des dizaines de kilomètres carrés : villages et hameaux éparpillés dans des collines de terre...

commentaires (1)

pourquoi, toujours parler de Hama, et faire passer les frères musulmans pour des martyrs. Et les attentats, et les assassinats !!!! tout cela avec l'aide de l'Arabie Saoudite, de la Jordanie

Talaat Dominique

19 h 57, le 19 mars 2012

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Commentaires (1)

  • pourquoi, toujours parler de Hama, et faire passer les frères musulmans pour des martyrs. Et les attentats, et les assassinats !!!! tout cela avec l'aide de l'Arabie Saoudite, de la Jordanie

    Talaat Dominique

    19 h 57, le 19 mars 2012

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