Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Le billet

Introduction à la diplomatie du panda

Le panda est un plantigrade aux yeux cernés de noir. Contrairement aux humains, les cernes lui vont bien. Également appelé chat-ours, le panda est doté d’un épais pelage qui n’est pas sans rappeler Roudolphe (Teddy ? Max ?), la peluche poussiéreuse dont la mission essentielle était de nous protéger des monstres tapis dans l’ombre de nos lits.
Le panda a une truffe noire, des yeux noirs, il est rondouillet, et quand il ouvre la gueule, pour peu qu’on ignore ses puissantes dents, il a l’air de se marrer.
Autant dire que le panda partait gagnant pour devenir le visage de tous les animaux en voie de disparition face, disons, au gecko à queue feuillue, une espèce de lézard à la gueule rouge et la queue évoquant une feuille écrasée en putréfaction avancée. Un lézard pourtant lui aussi sérieusement menacé.

Un panda goinfre en moyenne 100 kilos de bambous chaque jour. Bambou dont l’animal n’ingurgite, en fait, que le cœur. L’écorce, c’est pour les autres animaux de la forêt moins esthètes au niveau de l’assiette.
Le panda n’en demeure pas moins glouton. Une tendance à la goinfrerie qui se traduit par un poids moyen d’une centaine de kilos et la production de 30 kilos d’excréments quotidiennement.
Quand il ne mange pas, le panda dort ou grimpe aux arbres.
Le panda a plus tendance à s’appeler Yen Yen que Jean-Luc.

Le panda est un animal de luxe. Ceux qui n’ont pas les moyens de l’acheter peuvent néanmoins le louer. Pour la coquette somme, tout de même, d’un million de dollars l’an. C’est ce montant que vont débourser les zoos de Beauval (France) et d’Édimbourg (Écosse). Deux zoos qui sont partis sur deux pandas chacun, et ce pour dix ans.
Un bel investissement qui couronne des années, cinq pour l’Écosse, de négociations.
Il faut le savoir, un panda n’abandonne pas ses montagnes comme ça, surtout quand il est chinois.
Car le Panda est, au même titre que le ping-pong (c’est dire), un élément central de la diplomatie chinoise.
Pour que Yuanzi, Huanhuan, Yang Guang et Tian Tian puissent quitter l’Empire du Milieu pour le zoo de Beauval ou celui d’Édimbourg, les plus hautes autorités ont été mobilisées. On parle ici Élysée, Downing Street et Politburo du PCC.

Une fois le paraphe de Hu Jintao décroché, c’est toute une logistique que les pays d’accueil doivent mettre en place pour accueillir, avec les honneurs que leur confèrent leur « sinitude » et leur finitude, les ursidés.
On parle ici affrètement d’un avion spécial, format Boeing 777, que l’on n’hésitera pas à baptiser « Panda Express » pour la cause.
À l’arrivée, prévoir cornemuses, flonflons, badauds, paparazzo, escorte policière, mobilisation de hauts responsables en costard cravate et baise-patte.
L’on s’assurera, également, que l’animal dispose, dans son nouveau domicile, d’un bambou de belle qualité, quitte à l’importer, et de la présence d’un assistant diplômé veto 24/7.

Une fois les négociations bouclées, les feux verts allumés, la bourse déliée et la logistique assurée, restera encore un grand défi, le plus grand défi peut-être, à relever : convaincre les gros ours de s’accoupler.
Sachant que le panda est un animal qui, naturellement, a la libido dans les chaussettes, et qu’en sus, il doit être amoureux pour daigner s’accoupler (en 2012 !), l’affaire n’est pas dans le sac.
Gros challenge, donc, devant lequel les pays d’accueil ne devront pas flancher. Sans relâchement, dix ans durant si nécessaire, ils devront motiver, stimuler, exciter Yuanzi et Huanhuan, Yang Guang et Tian Tian pour provoquer le coït tant espéré.

Que les esprits naïfs ne s’y trompent pas : il ne s’agit pas là simplement d’assurer la survie d’une espèce, aussi mignonne et poilue soit-elle.
Non, l’enjeu est bien plus grand, bien plus important.
Ici, il s’agit de faire cracher à Pékin les millions d’euros qui garantiront la survie de la zone du même nom.
Le panda est un plantigrade aux yeux cernés de noir. Contrairement aux humains, les cernes lui vont bien. Également appelé chat-ours, le panda est doté d’un épais pelage qui n’est pas sans rappeler Roudolphe (Teddy ? Max ?), la peluche poussiéreuse dont la mission essentielle était de nous protéger des monstres tapis dans l’ombre de nos lits.Le panda a une truffe noire, des yeux...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut