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Liban - En dents de scie

Des boum et des bang

Troisième semaine de 2013.
Il y a de la malice dans ces sept jours qui viennent de se terminer. Il y a des explosions.
Un : un attentat contre l’intégrité du Liban. Une intégrité sinon physique, territoriale, du moins morale. Une attaque menée par l’Iran. En Iran. Même à l’ère du tout électronique, même si les boîtes aux lettres n’ont plus besoin de facteurs pour déborder, même si les e-mails, les whatsapps, les BBM et les i-messages ont remplacé les enveloppes, cela reste important et imposant, un timbre. C’est une espèce de carte d’identité d’un pays, un timbre ; son outil de communication. Une de ses empreintes génétiques. Et ne voilà-t-il pas que ces bons ayatollahs commandent, ou cautionnent, c’est pareil, des timbres, iraniens donc, à l’effigie non pas de Rouhollah Khomeyni, d’Ali Khamenei, de Mahmoud Ahmadinejad, voire de Cyrus II ou Darius III, de grands souverains achéménides ; pas à l’effigie, non plus, de la reine Bûrândûkht ou du roi Ardachîr II, dit le bienfaiteur, mais des timbres reproduisant la carte du Liban frappée à l’effigie du Hezbollah. Le message est d’une simplicité enfantine : aux côtés, entre autres, de Qom, Zanjan, Khuzestan, Chahar Mahaal-o-Bakhtiari, Esfahan, Yazd et Alborz, ce Liban poupée de chiffon devient la 32e province iranienne. Une province gouvernée donc, c’est normal pour une théocratie, par le parti de Dieu. C’est insensé.
Deux : un attentat contre le convoi Karamé. Pas un attentat au sens classique du terme : rien de préparé, de prémédité ou de planifié comme cela a été le cas, par exemple, pour Wissam el-Hassan l’an dernier. Pas un attentat, mais une agression. Inadmissible, sans aucun doute, mais étrangement floue, étrangement brumeuse, cette attaque improvisée. Y a-t-il un problème sunnito-sunnite (ce serait le comble...) dans cette ville-Etna ? Y a-t-il un contentieux entre les Karamé et les islamistes de Tripoli ? Y a-t-il une volonté de rallumer, c’est tellement facile dans cette capitale septentrionale aux portes de la Syrie, tous ces feux mal éteints ? Au Liban plus qu’ailleurs, le hasard n’existe pas : l’agression contre le ministre de la Jeunesse et des Sports n’en reste pas moins une énième et indiscutable preuve de cette anarchie métastatique que tous les Marwan Charbel, tous les Fayez Ghosn et tous les Nagib Mikati du Liban n’arrivent pas à régler. Tripoli ville sans armes ? Le ministre de l’Intérieur est un petit rigolo. Ou un grand naïf. Si cette fameuse (et fumeuse) distanciation observée par l’exécutif libanais par rapport à la crise syrienne devait mourir, naturellement ou assassinée, c’est à Tripoli et uniquement à Tripoli qu’on l’enterrerait. Dans le sang.
Trois : un attentat contre les mœurs, les us, les coutumes, la loi. Et quelle loi : celle qui empêche deux jeunes personnes (hétérosexuelles) qui s’aiment de contracter au Liban un mariage civil. Khouloud Succariyeh (et son amoureux, Nidal Darwiche) se sont unis civilement parce qu’ils restent convaincus que cela est pour eux la meilleure façon de marcher à deux et de regarder à deux dans la même direction, égaux et véritablement partenaires. Leur geste, leur acte, leur chanson d’amour est un gargantuesque catalyseur pour la laïcité ; une bombe nucléaire sociétale : si elle explosait, si cette femme et cet homme devenaient les premiers mariés civils au Liban, si le ministère de l’Intérieur agréait cette union et la paraphait, les shrapnels seraient délicieusement incontrôlables. Il n’y a pas grand-chose à craindre : nous sommes loin d’être un pays civilisé, un pays en harmonie avec son temps ; loin, si loin, est-ce une bonne ou une mauvaise chose..., du Brésil par exemple, ce si catholique Brésil où, pour la première fois, une notaire de Tupa, à quelques centaines de kilomètres de São Paolo, a célébré il y a quelques mois l’union civile de trois personnes. Créant une controverse à peine égale à celle que ne manqueront pas d’engendrer Khouloud et Nidal.
Qui a dit qu’il ne fallait pas détruire pour (re)construire...
Troisième semaine de 2013.Il y a de la malice dans ces sept jours qui viennent de se terminer. Il y a des explosions.Un : un attentat contre l’intégrité du Liban. Une intégrité sinon physique, territoriale, du moins morale. Une attaque menée par l’Iran. En Iran. Même à l’ère du tout électronique, même si les boîtes aux lettres n’ont plus besoin de facteurs pour déborder,...

commentaires (9)

Economisons encre et salive! Y a pas de projets de province Iranienne au Liban. Les libanais auxquels on fait allusion ne sont pas de souche Iranienne et ne le deviendront pas par enchantement. dresser de temps à autre ça et là des épouvantails, fait partie d'une stratégie bien rodée, bien connue et sans aucun fondement chez nous (...) mais comme dit l'adage, "quand on veut tuer son chien, on l'accuse d'avoir la rage". Le Liban est la patrie de tous les Libanais avec toutes leurs confessions et religions. Les plus intelligents d'entre nous savent qu'il est IMPOSSIBLE pour qui que ce soit, quelque soit son arsenal et son idéologie, de gouverner le pays sans les autres tout comme c'était le cas d'hier et c'est cas aujourd'hui. C'est d'ailleurs la particularité de ce beau pays. Alors soyons tranquilles et surs de nous même quelque la direction qui nous porte le vent...

Ali Farhat

12 h 00, le 19 janvier 2013

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Economisons encre et salive! Y a pas de projets de province Iranienne au Liban. Les libanais auxquels on fait allusion ne sont pas de souche Iranienne et ne le deviendront pas par enchantement. dresser de temps à autre ça et là des épouvantails, fait partie d'une stratégie bien rodée, bien connue et sans aucun fondement chez nous (...) mais comme dit l'adage, "quand on veut tuer son chien, on l'accuse d'avoir la rage". Le Liban est la patrie de tous les Libanais avec toutes leurs confessions et religions. Les plus intelligents d'entre nous savent qu'il est IMPOSSIBLE pour qui que ce soit, quelque soit son arsenal et son idéologie, de gouverner le pays sans les autres tout comme c'était le cas d'hier et c'est cas aujourd'hui. C'est d'ailleurs la particularité de ce beau pays. Alors soyons tranquilles et surs de nous même quelque la direction qui nous porte le vent...

    Ali Farhat

    12 h 00, le 19 janvier 2013

  • Retenons une seule phrase importante de votre analyse nous sommes loin d’être un pays civilisé, et nous le resterons faute de pouvoir changer notre caste politique . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 16, le 19 janvier 2013

  • Prière lire dans ma réaction : il a été émis... Merci.

    SAKR LEBNAN

    06 h 49, le 19 janvier 2013

  • Quand au " TIMBRE " fameux, il a été issu en 1987 ou 1989... BON RÉVEIL ! Pourquoi aujourd'hui et pas hier ? Les Ayatollahs ont des visées... les Libanais d'autres BUTS !

    SAKR LEBNAN

    06 h 17, le 19 janvier 2013

  • Il faudrait leur prévoir aux Malsains de toutes espèces, une chasse aux arrière-pensées et mêêême une Thèèèse ! Leur perpétuation de cette vision de l’Univers est inconséquente, aveugle sur la réalité et empêche de prendre une juste mesure des intentions chafouines de chacun d’eux ; si, si. Mais pour ces "tricoteurs" de Tabrîz "Perc(s)és", tout est simple en effet. Le scénario est bien rodé et les rôles parfaitement distribués : le Sain Libanais de Sanité aiguë Taxé et themselves "Déshérités de éhhh persécutés. Et les "fakîhàRiens" ? Eux, mais Rien ben voyons ! Étonnant non ? Ce faisant, ces "Pers(c)és" en Tout et en Rien se font propagandistes numismatiques philatélistes "Purs" ! Ils sont la caution d’assertions gratuites, délivrant leur onction et leurs Tampons à ce qui n'est que Traficoté, destinés à adouber cette saloperie "baassdiotiste" d’à côté Tribord Anti- Libanais à criminelle équipée ! Pire, les Sains Libanais à n'avoir pas communié dans ce "Malsain" unanimisme Anthracite sont non seulement d'ostracisme frappés, mais leur argumentation naturellement étayée, ne fait l'objet d'aucune réfutation en raison. Ainsi, les multiples analyses si fines de ces Sains Vrais sur cet "IranàRyiennisme fakihiste Pers(c)é" de ces mollâhhhs sûrs "Persés" et leur poussée vers ces kottors et éhhh levantines contrées, attendent encore leur contradiction argumentée par ces mêmes "walïyo-fakîhàRiennisés"....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 12, le 19 janvier 2013

  • Laissons les mollahs fantasmer sur un Liban province iranienne...çà restera un fantasme jusqu'à la fin des temps!

    GEDEON Christian

    04 h 58, le 19 janvier 2013

  • Plutôt des BIG BOUMS et des BIG BANGS ! Quand à l'union au Brésil de trois personnes doit-on l'appeler une union partousienne ? Quelle déchéance ! Demain on pourrait entendre, quelquepart, l'union peut-être de toute une légion... Qu'est-ce qui empêchetait la descente dans le gouffre ?

    SAKR LEBNAN

    03 h 57, le 19 janvier 2013

  • On ne peut etre qu'abasourdit d'apprendre cette histoire de timbre...quel mepris pour notre societe multiconfessionnelle..nos institutions..nos politiciens..notre pays...et dire que notre General n'arrive toujours pas a entendre ces signaux si dangereux pour notre identite...c'est vrai qu'il est aveugle et sourd....

    Houri Ziad

    02 h 48, le 19 janvier 2013

  • Eh oui, Liban province iranienne !! Si les mollahs d'Iran fichaient la paix au chiisme arabe si noble et s'ils fichaient la paix au Liban, oh comme ce serait bien ! Oh comme ce serait un autre Liban !

    Halim Abou Chacra

    22 h 57, le 18 janvier 2013

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