Rechercher
Rechercher

Liban - L’éclairage

Quand Mikati décide de se sleimaniser...

Le Premier ministre Nagib Mikati a décidé que la meilleure défense reste... l’attaque. La preuve : ses récentes prises de position et ses réponses à certains leaders du 14 Mars. Cette décision semble inspirée par les conseils de quelques capitales étrangères et par la volonté de ses collaborateurs. L’un d’entre eux dit d’ailleurs volontiers que son patron ne doit pas se contenter de parler, mais agir ; qu’il doit en finir avec ce sentiment de culpabilité né de sa simple présence au Sérail ou du fait qu’il se soit écarté des desiderata de sa communauté ; qu’il est inadmissible que l’assassinat du général Wissam el-Hassan continue de peser autant sur les épaules et sur les performances d’un Premier ministre... Et Nagib Mikati a été convaincu : ne le voilà-t-il pas qui se métamorphose, se libère de ses complexes, qui réplique vertement à l’un de ses prédécesseurs (Fouad Siniora) et qui répète à qui veut l’entendre qu’il n’est pas le père Noël et qu’il n’est pas censé offrir des cadeaux à ses contempteurs.
La question se pose d’elle-même : pourquoi le Premier ministre a-t-il décidé, maintenant, de passer à l’attaque ?
Un des ministres mikatistes assure que les développements dans la région en général et en Syrie en particulier obligent Nagib Mikati à rester au Sérail, d’autant que c’est lui qui a engagé le Liban dans cette distanciation qui a reçu l’aval des grandes puissances. Un OK de la communauté internationale qui apparaît très clairement dans les différentes prises de position et dans les invitations que M. Mikati reçoit de l’étranger. Jusqu’à ce jour, l’Occident soutient le gouvernement Mikati, assure donc ce ministre, et l’aide aussi. De plus, à l’intérieur, tout le monde, y compris l’Alliance du 14 Mars, préfère que Nagib Mikati reste en poste en attendant le bon timing : d’ici là, il est l’objet (et avec lui, surtout, le Hezbollah et le CPL) de toutes les critiques de l’opposition et cette dernière y trouve nettement son compte... Un timing qui dépend naturellement de la chute du régime syrien : ce sera dans les semaines à venir, assure un pôle du 14 Mars, qui se base sur les rebondissements quasi quotidiens en Syrie et sur les positions de Moscou, à commencer par la dernière en date de Vladimir Poutine, qui a dit ne pas tenir tant que cela à Bachar el-Assad...
C’est donc désormais un échange de bons procédés : l’opposition consent à ce que le gouvernement reste pour qu’elle en fasse l’objet de toutes les critiques et le chef de ce cabinet a décidé de répondre œil pour œil et dent pour dent. Ainsi, dès la nouvelle année, Nagib Mikati entend réactiver son équipe : chantier des nominations dans l’ensemble des administrations, à commencer par les postes vacants au sein du ministère de l’Intérieur (mohafez et caïmacams) et de celui de l’Information (Télé-Liban). Le PM s’active déjà pour fignoler un consensus a priori à ce niveau ; il commencera d’ailleurs par les permutations judiciaires et ira même plancher sur presque tout ce qui passe dans les différents secteurs, notamment les adjudications pour que ne se répètent pas les mêmes problèmes que pour Deir Ammar.
Un des amis du Premier ministre assure que le Mikati nouveau sera d’inspiration nationale et non plus communautaire, sectaire ou géographique. Cet ami s’appuie sur l’exemple du président Michel Sleiman, qui a écarté toute forme de discours qui ne serait pas à dimension nationale, mettant, toujours selon cet ami, l’intérêt du pays au-dessus de tout. Ce qui lui vaut désormais, après les critiques du début de mandat, un respect général, local et international, et un soutien des grandes puissances grâce à des prises de position qu’il a payées d’abord très cher.
Il n’empêche : l’opposition relève que tout cela ne servira à rien si Nagib Mikati n’adopte pas parallèlement des mesures économiques claires afin de sauver le pays d’une récession qui arrive à grands pas : la croissance a chuté de 7 % à moins de 3 % et le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, n’a de cesse d’appeler les politiques à mettre un terme à leurs guéguerres absolument stériles. Surtout que les riches Arabes, et notamment ceux du Golfe, ont décrété qu’il était inutile désormais de se rendre au Liban ; plus encore, ils y ont vendu les propriétés achetées parfois depuis des années. Ce à quoi le 14 Mars rétorque que le touriste ne reviendra qu’une fois le gouvernement parti et la question des armes illégales traitée sérieusement.
Ce qui équivaut, probablement, à demander la lune...

 

Le Premier ministre Nagib Mikati a décidé que la meilleure défense reste... l’attaque. La preuve : ses récentes prises de position et ses réponses à certains leaders du 14 Mars. Cette décision semble inspirée par les conseils de quelques capitales étrangères et par la volonté de ses collaborateurs. L’un d’entre eux dit d’ailleurs volontiers que son patron ne doit pas se contenter de parler, mais agir ; qu’il doit en finir avec ce sentiment de culpabilité né de sa simple présence au Sérail ou du fait qu’il se soit écarté des desiderata de sa communauté ; qu’il est inadmissible que l’assassinat du général Wissam el-Hassan continue de peser autant sur les épaules et sur les performances d’un Premier ministre... Et Nagib Mikati a été convaincu : ne le voilà-t-il pas qui se métamorphose, se libère de ses complexes, qui réplique vertement à l’un de ses prédécesseurs (Fouad Siniora) et qui répète à qui veut l’entendre qu’il n’est pas le père Noël et qu’il n’est pas censé offrir des cadeaux à ses contempteurs.
La question se pose d’elle-même : pourquoi le Premier ministre a-t-il décidé, maintenant, de passer à l’attaque ?
Un des ministres mikatistes assure que les développements dans la région en général et en Syrie en particulier obligent Nagib Mikati à rester au Sérail, d’autant que c’est lui qui a engagé le Liban dans cette distanciation qui a reçu l’aval des grandes puissances. Un OK de la communauté internationale qui apparaît très clairement dans les différentes prises de position et dans les invitations que M. Mikati reçoit de l’étranger. Jusqu’à ce jour, l’Occident soutient le gouvernement Mikati, assure donc ce ministre, et l’aide aussi. De plus, à l’intérieur, tout le monde, y compris l’Alliance du 14 Mars, préfère que Nagib Mikati reste en poste en attendant le bon timing : d’ici là, il est l’objet (et avec lui, surtout, le Hezbollah et le CPL) de toutes les critiques de l’opposition et cette dernière y trouve nettement son compte... Un timing qui dépend naturellement de la chute du régime syrien : ce sera dans les semaines à venir, assure un pôle du 14 Mars, qui se base sur les rebondissements quasi quotidiens en Syrie et sur les positions de Moscou, à commencer par la dernière en date de Vladimir Poutine, qui a dit ne pas tenir tant que cela à Bachar el-Assad...
C’est donc désormais un échange de bons procédés : l’opposition consent à ce que le gouvernement reste pour qu’elle en fasse l’objet de toutes les critiques et le chef de ce cabinet a décidé de répondre œil pour œil et dent pour dent. Ainsi, dès la nouvelle année, Nagib Mikati entend réactiver son équipe : chantier des nominations dans l’ensemble des administrations, à commencer par les postes vacants au sein du ministère de l’Intérieur (mohafez et caïmacams) et de celui de l’Information (Télé-Liban). Le PM s’active déjà pour fignoler un consensus a priori à ce niveau ; il commencera d’ailleurs par les permutations judiciaires et ira même plancher sur presque tout ce qui passe dans les différents secteurs, notamment les adjudications pour que ne se répètent pas les mêmes problèmes que pour Deir Ammar.
Un des amis du Premier ministre assure que le Mikati nouveau sera d’inspiration nationale et non plus communautaire, sectaire ou géographique. Cet ami s’appuie sur l’exemple du président Michel Sleiman, qui a écarté toute forme de discours qui ne serait pas à dimension nationale, mettant, toujours selon cet ami, l’intérêt du pays au-dessus de tout. Ce qui lui vaut désormais, après les critiques du début de mandat, un respect général, local et international, et un soutien des grandes puissances grâce à des prises de position qu’il a payées d’abord très cher.
Il n’empêche : l’opposition relève que tout cela ne servira à rien si Nagib Mikati n’adopte pas parallèlement des mesures économiques claires afin de sauver le pays d’une récession qui arrive à grands pas : la croissance a chuté de 7 % à moins de 3 % et le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, n’a de cesse d’appeler les politiques à mettre un terme à leurs guéguerres absolument stériles. Surtout que les riches Arabes, et notamment ceux du Golfe, ont décrété qu’il était inutile désormais de se rendre au Liban ; plus encore, ils y ont vendu les propriétés achetées parfois depuis des années. Ce à quoi le 14 Mars rétorque que le touriste ne reviendra qu’une fois le gouvernement parti et la question des armes illégales traitée sérieusement.
Ce qui équivaut, probablement, à demander la lune...

 

Lire aussi: 

Mikati : Pas question de fermer les frontières avec la Syrie

 

Pour mémoire:

Nagib Mikati surprend aussi bien ses alliés que ses adversaires, l'article de Scarlett Haddad

Le Premier ministre Nagib Mikati a décidé que la meilleure défense reste... l’attaque. La preuve : ses récentes prises de position et ses réponses à certains leaders du 14 Mars. Cette décision semble inspirée par les conseils de quelques capitales étrangères et par la volonté de ses collaborateurs. L’un d’entre eux dit d’ailleurs volontiers que son patron ne doit pas se...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut