Avant le discours, fermement quatorze-marsiste, prononcé par M. Moawad, le meeting a débuté par un Ave Maria, chanté par Tania Kassis, suivi d’une chanson composée spécialement pour la circonstance, chantée par les deux filles de Michel Moawad, Nayla et Yara. Un documentaire mettant l’accent sur les retombées socio-économiques de l’entreprise de déstabilisation qui vise le pays a ensuite été projeté. Des chants patriotiques ont ensuite été présentés par Pascale Sakr et enfin un second documentaire sur les circonstances qui précèdent et entourent les assassinats politiques a été projeté. Des gerbes de fleurs ont été par ailleurs présentées à Pascale Sakr et Tania Kassis par le jeune René Michel Moawad.
M. Michel Moawad a ensuite prononcé un discours, rendant hommage, d’entrée de jeu, à tous les martyrs du Liban, « aux enfants de Qana et aux enfants d’Achrafieh ». Mettant l’accent sur l’importance de la souveraineté, de l’instauration de la paix, et de la sauvegarde de la liberté du Liban, M. Moawad a souligné que le pays fait face à « deux attaques ». « La première, a-t-il précisé, est le fait du régime syrien qui tente de provoquer la discorde dans le pays. Il s’emploie à susciter la discorde afin de se protéger, de gagner du temps, et de détourner l’attention des massacres qu’il perpétue contre son peuple. À cette fin, il provoque des troubles au Akkar, à Tripoli, à Bab el-Tebbané, à Jabal Mohsen, à Ersal. Il nous envoie des explosifs par l’intermédiaire de ses agents et ses suppôts, tels que Michel Samaha, (Ali) Mamlouk, (Boussaïna) Chaabane. »
Et de poursuivre : « La seconde attaque, et la plus dangereuse, à laquelle fait face le Liban est celle qui provient de l’Iran du wilayat el-faqih qui tente de mettre la main sur le pays afin de compenser ses pertes en Syrie et en Palestine. L’Iran ne cherche pas à provoquer la discorde au Liban, mais il veut soumettre tout le pays. Son but est de transformer le pays en une banlieue iranienne, quel que soit le prix à payer, que ce soit le déclenchement d’une guerre, des destructions, le 7 mai, l’épisode des blousons noirs, les assassinats, ou l’affaire du drone. »
« Cette commémoration, a ajouté Michel Moawad, intervient alors que les attentats et les assassinats ont repris, à commencer par les tentatives d’assassinats de Samir Geagea et Boutros Harb, jusqu’à l’assassinat du général Wissam el-Hassan. Tous ces attentats ne visent qu’une seule partie, celle du 14 Mars. Ils ne visent qu’une seule option, l’option souverainiste et de l’État. Ils nous menacent et nous accusent de traîtrise, mais cela ne nous impressionne pas outre mesure et cela ne changera rien dans nos convictions. Ils nous menacent, nous assassinent et participent à nos obsèques. Ils nous demandent pourquoi nous n’accusons pas Israël. Il est vrai qu’Israël est un ennemi et qu’il a un lourd passé de violence, d’assassinats et de guerres. Mais malheureusement, ce n’est pas Israël qui a assassiné René Moawad, Béchir Gemayel, Kamal Joumblatt, Béchir Gemayel, Rafic Hariri, les martyrs de la révolution du Cèdre et Wissam el-Hassan (...). Ce n’est pas Israël qui protège les accusés et qui entrave l’enquête (sur l’assassinat de Rafic Hariri). Ce n’est pas Israël qui protège l’assassin de Béchir Gemayel. Ce n’est pas Israël qui entrave l’enquête sur l’assassinat de René Moawad ou les travaux du tribunal international, ou qui empêche que les données sur les communications téléphoniques soient fournies aux services de sécurité. Ce n’est pas Israël qui a tenté d’assassiner Boutros Harb et qui empêche que l’accusé, qui est connu, soit livré à la justice. »
Oui à la réconciliation, non à la soumission
Et Michel Moawad de poursuivre : « Nous prônons la paix et la stabilité. Nous sommes conscients du fait que le redressement du pays passe par le pardon et la réconciliation. Nous sommes prêts à pardonner et à nous engager sur la voie de la réconciliation qui n’exclurait personne. Mais il existe une différence fondamentale entre la réconciliation, qui obéit à certaines règles, et la soumission au diktat des armes et au langage des assassinats. La réconciliation bâtit un pays, mais la soumission jette les bases d’une tutelle. Dans ce cadre, nous voulons être clairs : il ne saurait y avoir de réconciliation tant que les assassinats ne se sont pas arrêtés, et tant que les accusés n’auront pas été livrés à la justice. Il ne saurait y avoir de réconciliation au détriment de la souveraineté. La réconciliation ne peut se faire que dans le cadre d’un seul État, d’une seule Constitution, et d’une seule armée. Il ne saurait y avoir de réconciliation au détriment du système démocratique et de la liberté. »
Michel Moawad a par ailleurs dénoncé les tentatives d’entraîner le Liban « dans des opérations au-delà de nos frontières, en mettant en danger les intérêts des Libanais ». Après avoir déploré que la dernière réunion de dialogue qui a débouché sur la Déclaration de Baabda ait été suivie de l’affaire du drone et de l’assassinat de Wissam el-Hassan, M. Moawad a déclaré : « Nous ne sommes pas contre le Hezbollah parce que c’est un parti chiite, mais parce qu’il est l’instrument armé de la tutelle (iranienne). Nous ne sommes pas hostiles à la communauté chiite et favorables à la communauté sunnite. Nous voulons faire face à toute tutelle, qu’elle quelle soit. Nous sommes favorables à l’État face aux mini-États, nous sommes favorables à la modération face à l’extrémisme, que cet extrémisme soit sunnite, chiite ou chrétien. »
Réactiver l’esprit du 14 Mars
Et Michel Moawad de conclure : « La libération de l’État de l’hégémonie des armes nécessite une majorité claire que nous ne pouvons obtenir (aux élections législatives) qu’en réactivant l’esprit du 14 Mars et en nous réconciliant avec notre public. Cet objectif ne pourra être atteint qu’en retournant aux sources et en faisant preuve de clarté. Si nous voulons que les Libanais reviennent dans les places publiques, il faut mettre un terme aux compromissions, aux compromis et aux erreurs. Je voudrais m’adresser à mes partenaires et alliés du 14 Mars pour leur dire que notre cause est juste, les slogans que nous avons brandis sont justes, mais la ligne de conduite n’était pas toujours opportune. Le Liban est aujourd’hui en danger. Il est grand temps de retourner à nos constantes et d’affirmer aux Libanais qu’il ne saurait être question désormais de compromissions et que notre lutte n’est pas dirigée contre des personnes, contre Nagib Mikati, Nabih Berry, Walid Joumblatt, Michel Aoun, Sleimane Frangié ou Élie Skaff. Nous nous adressons à tous ceux-là et par leur intermédiaire à leur public respectif pour leur demander : si le projet iranien gagne au Liban, pensez-vous que vous aurez une place dans le cadre d’un tel projet » ?
commentaires (8)
MONSIEUR Michel Moawad est la QUINTESSENCE même de l'esprit PATRIOTIQUE et NON-VIOLENT dans le MOUVEMENT DU 14 MARS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
ANATOLE VASILIS
00 h 53, le 02 décembre 2012