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Liban

Geagea : Que ferons-nous si tout le monde demande à être cadré ? Ce serait la banqueroute...

Le président du parti des Forces libanaises Samir Geagea a apporté hier un éclairage sur la position de son parti concernant la séance parlementaire avortée d’hier matin. Au cours d’une conférence de presse tenue à Meerab, M. Geagea s’est dit désolé des « justifications contraires à la réalité » qui ont été données pour expliquer les raisons de la non-participation des FL à la séance.
« La question des journaliers est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le problème réside dans la manière avec laquelle le Parlement fonctionne », a indiqué le président des FL, non sans exprimer « tout mon respect » pour le président de la Chambre, Nabih Berry, « pour son ouverture d’esprit et sa manière de régler les problèmes ». « Il y a un camp important qui souffre d’un problème particulier. Il faut donc que ce problème soit posé de manière opportune. L’occulter ne servirait personne et mènerait droit au chaos », a-t-il dit.
« Certaines propositions de loi sont immédiatement examinées, alors qu’elles n’ont pas besoin de tant d’attention, tandis que d’autres non moins importantes dorment dans les tiroirs et passent avec indolence et indifférence d’une commission à l’autre », a-t-il ajouté.
M. Geagea a critiqué « la manière avec laquelle l’ordre du jour est établi ainsi que la gestion des séances », avant de se demander : « Quels sont les critères qui définissent le caractère discrétionnaire de ces séances ? À titre d’exemple, le bloc des FL a proposé une loi en faveur de l’égalité entre les prisonniers libanais dans les geôles israéliennes et les détenus dans les prisons syriennes. Les premiers ont reçu des indemnités et une pension après leur libération, et nous ne sommes pas contre, tandis que les seconds vivent une véritable tragédie depuis leur libération, dans la mesure où ils n’ont obtenu aucune compensation ou pension. C’est comme s’ils étaient sortis d’une petite prison pour entrer dans une grande. Et lorsque nous posons la question, on nous répond que ce dossier est en commission. »
Et d’ajouter : « Pour en revenir au dossier des journaliers (de l’EDL), nous avons tous des bases populaires qui nous demandent de les cadrer (au sein des administrations publiques). Ce n’est pas uniquement le cas du président Berry. Cette question (les journaliers de l’EDL) a été discutée par les commissions qui se sont empressées de l’étudier rapidement afin qu’elle arrive devant l’assemblée générale, où elle a dans un premier temps été soumise à une discussion saine, loin des conflits sectaires, jusqu’à ce que l’un des amendements soit adopté, en l’occurrence celui qui prévoit que le Conseil de la fonction publique organise l’examen de passage qui est de sa juridiction. Un seul point de conflit restait, concernant le nombre de journaliers à cadrer. Les cadrer tous est impossible, compte tenu du fait que le pays ne peut pas supporter un tel nombre à la lumière de la situation économique et de la récession. Que nul ne pense que si nous cadrons ces journaliers, nous leur aurons fait du bien ; au contraire, l’État sera alors déficitaire et donc incapable de payer leurs salaires ultérieurement. »
Le président des FL a pris pour cas de figure la situation en Grèce, qui a fait faillite en augmentant d’abord les salaires puis en faisant ultérieurement marche arrière. Il a ensuite lancé un appel en vue de déterminer les postes vacants dans les administrations pour qu’ils soient remplis par « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Et d’exprimer son étonnement face au fait que le président Berry n’ait pas accepté de reporter la séance d’hier, mardi, comme cela avait été le cas précédemment lors du débat sur les dépenses publiques.
M. Geagea a déploré la manière avec laquelle les dossiers sont traités. « Certains sont sacrés et doivent trouver une fin heureuse, même si c’est hors du temps réglementaire, et d’autres finissent dans l’indifférence générale, empilés dans les tiroirs des commissions », a-t-il souligné.
Commentant le vote intervenu lundi soir au sujet du cas des journaliers de l’EDL, M. Geagea a indiqué qu’il avait entrepris de nombreux contacts avec les députés qui sont restés dans l’hémicycle pour voter. « Je n’ai pas pu comprendre si la proposition avait obtenu ou non la majorité, a-t-il souligné. Le vote était ambigu. Est-ce permis ? Quelle que soit l’amitié que nous avons vis-à-vis du président Berry, ce n’est pas un moyen de gérer les choses », a noté M. Geagea.
« Les FL sont le parti le plus proche des classes défavorisées, a-t-il ajouté. Nul ne peut faire de la surenchère à notre égard à ce niveau », a poursuivi M. Geagea, précisant que le député Antoine Zahra rencontre les journaliers régulièrement depuis trois ans pour régler le problème. « Si nous cadrons les journaliers de l’EDL, ceux des autres secteurs ne protesteront-ils pas ? S’il faut cadrer tous les fonctionnaires de l’État dans tous les secteurs, l’État sera déficitaire. C’est pourquoi il faut régler cette question dans une perspective plus large pour ne pas en arriver ultimement à l’effondrement de l’État, dont la dette publique a atteint les 55 milliards de dollars », a déclaré le leader des FL.
« Il faut maintenant que le président Berry accueille des représentants de tous les blocs parlementaires pour qu’ils aient avec lui une discussion sincère sur l’organisation de l’action parlementaire, a poursuivi M. Geagea. Nous ne pouvons pas continuer comme cela. Il faut ensuite un vote sur le dossier des journaliers partant de l’intérêt de ces derniers, non de celui de la Chambre ou d’un particulier, sur base d’amendements nécessaires et de chiffres scientifiques que nous obtiendrons du ministère du Travail, de l’EDL et du ministère des Finances », a-t-il dit.
M. Geagea a estimé que l’État « doit mettre des limites aux mouvements de protestation initiés par les journaliers ou d’autres » pour préserver la sécurité du pays face à un éventuel chaos.
Il a ensuite démenti la thèse selon laquelle l’affaire des journaliers a abouti à un rassemblement interchrétien autour de cette question, précisant que « le courant du Futur n’est pas loin de notre point de vue, même s’il y avait plusieurs points de vue à l’intérieur du bloc ». « Il ne s’agit pas d’un alignement sectaire, même si nous insistons sur l’équilibre confessionnel au pouvoir et dans la gestion du pays, et non pas spécifiquement au niveau de ce dossier », a-t-il souligné, ajoutant que nul compromis n’est acceptable lorsqu’il s’agit de préserver les institutions publiques.
Samir Geagea a par ailleurs évoqué l’agression de l’armée syrienne lundi contre un poste de la Sûreté générale libanaise à Bikeiya, où deux agents ont été enlevés. Il a déploré les termes utilisés par la SG dans son communiqué pour qualifier le rapt des deux agents. M. Geagea a salué dans ce cadre les positions du président de la République et du gouvernement à ce sujet.
Le président du parti des Forces libanaises Samir Geagea a apporté hier un éclairage sur la position de son parti concernant la séance parlementaire avortée d’hier matin. Au cours d’une conférence de presse tenue à Meerab, M. Geagea s’est dit désolé des « justifications contraires à la réalité » qui ont été données pour expliquer les raisons de la non-participation des FL...

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