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Liban

À Saïda, le sit-in s’élargit, les négociations piétinent

Cheikh el-Assir enfourchant sa bicyclette, hier à Saïda... Mahmoud Zayyat/AFP

Le sit-in qu’observe cheikh Ahmad el-Assir et ses partisans, à l’entrée nord-est de Saïda, se poursuit de plus belle, après le soutien à la manifestation exprimé par certains commerçants de la ville.
Selon cheikh el-Assir en effet, près de 450 tenants de commerce lui auraient assuré ne pas souffrir du blocage de l’axe principal de la capitale du Sud, sachant que les personnalités politiques et économiques de la ville, réunies vendredi au siège de la municipalité, avaient affirmé le contraire. Mais cheikh el-Assir semble loin de vouloir se plier aux pressions.
Déjà hier, de nouvelles tentes ont été dressées, une parcelle supplémentaire a été aménagée pour accueillir les manifestants, des fosses d’aisance ont été aménagées et un nouveau slogan a été marqué sur les banderoles : « Nous n’arrêterons pas le sit-in avant de constater concrètement des efforts sérieux pour résoudre la question des armes illégitimes. »


Toutefois, les contacts se poursuivent afin de convaincre cheikh el-Assir d’une solution médiane, qui consiste à changer le lieu du sit-in. Ainsi, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a contacté à plusieurs reprises l’imam de la mosquée Bilal ben Rabah, mais sans résultat, ce qui l’aurait amené à ajourner sa visite prévue à l’emplacement du sit-in.
De son côté, cheikh el-Assir demeure attaché aux enjeux premiers de la manifestation, qui s’inscrit, selon lui, dans le cadre du « soulèvement pacifique » qu’il mène. Il rappelle, en réponse aux « Trois questions de l’orientlejour.com » (voir la web vidéo ci-dessous), le principal enjeu du sit-in : ce que nous réclamons, dit-il, est l’examen de la stratégie de défense, qui prélude à la remise des armes dans le giron de l’État, alors que l’autre partie maintient son refus d’en débattre en toute sincérité.

 

 


Il insiste en outre sur sa volonté de maintenir le sit-in au même endroit, l’entrée de Saïda étant la plus propice à véhiculer le message voulu. « Nous ne débloquerons pas la route, même si le chef de l’État nous le demande », a-t-il affirmé au quotidien al-Watan. Précisant que les négociations battent leur plein pour aboutir à une solution quant à la stratégie de défense, il a salué le ministre Charbel « que nous respectons profondément », ainsi que le président de la République Michel Sleiman, « dont nous ne pouvons douter de la crédibilité ni de son profond souci de débattre sérieusement du dossier des armes ». Cheikh el-Assir a souhaité que le chef de l’État coordonne avec « la résistance » (le Hezbollah) à ce niveau.
Mais l’imam islamiste, qui se présente comme « musulman sunnite », n’a pas manqué de brandir hier la menace d’une escalade « au cas où le langage de la raison n’est pas rétabli, face à l’hégémonie des armes, devenue insupportable, du parti de la résistance et du mouvement Amal ».

Conseil régional de sécurité
Dans ce contexte, le conseil régional de sécurité s’est réuni sous la présidence du mohafez du Liban-Sud, Nicolas Bou Daher, pour un suivi de la situation sécuritaire dans la région. Les responsables réunis ont exprimé leur crainte que « des éléments intrus s’infiltrent parmi les partisans du cheikh el-Assir et commettent des actes criminels dans le but d’attiser les tensions et de semer la discorde ». Ils ont insisté en outre sur « le vivre ensemble caractéristique de Saïda », signalant toutefois que cette ville est, de par son emplacement géographique, « la portière de la paix et de la guerre au Liban ». « C’est pourquoi il nous paraît important de rouvrir les routes et de mettre fin au sit-in », ont affirmé en chœur les responsables sécuritaires, invitant à « lever la couverture politique » sur cheikh el-Assir et à « prendre une décision gouvernementale qui charge les Forces de sécurité intérieure de rouvrir les routes, avec l’aide de l’armée si nécessaire ». Dans ce cadre, le député du bloc berryiste Yassine Jaber a appelé « l’État et ses institutions à intervenir au plus tôt pour mettre un terme à toute cette affaire, qui ramène le spectre de la discorde ».

Le sit-in qu’observe cheikh Ahmad el-Assir et ses partisans, à l’entrée nord-est de Saïda, se poursuit de plus belle, après le soutien à la manifestation exprimé par certains commerçants de la ville.Selon cheikh el-Assir en effet, près de 450 tenants de commerce lui auraient assuré ne pas souffrir du blocage de l’axe principal de la capitale du Sud, sachant que les personnalités...

commentaires (1)

Loin de moi l'idée d'approuver les méthodes de M. Assir...mais cet affolement autour d'un sit-in qui dure depuis quelque jours seulement est il vraiment de mise?Nous en avons connu un autre qui a duré bien plus longtemps...me semble-t-il....

GEDEON Christian

03 h 59, le 03 juillet 2012

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Commentaires (1)

  • Loin de moi l'idée d'approuver les méthodes de M. Assir...mais cet affolement autour d'un sit-in qui dure depuis quelque jours seulement est il vraiment de mise?Nous en avons connu un autre qui a duré bien plus longtemps...me semble-t-il....

    GEDEON Christian

    03 h 59, le 03 juillet 2012

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