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Liban

Les efforts se poursuivent pour pacifier les camps et rétablir la relation avec l’armée

Yarzé et les factions palestiniennes déploient tous les efforts possibles pour
empêcher le retour des troubles dans les camps.

Des miliciens palestiniens envoyés pour calmer les protestataires et les séparer de l’armée. Ali Hashisho/Reuters

C’est un calme précaire qui régnait hier dans le camp palestinien de Aïn el-Héloué, après une journée de troubles qui ont éclaté, lundi, entre les réfugiés et les soldats de l’armée libanaise, faisant un mort, Khaled Mohammad Youssef, et plusieurs blessés, des victimes qui sont venues s’ajouter à celles qui étaient tombées la veille dans le camp de Nahr el-Bared.
À Aïn el-Héloué, les Palestiniens ont décrété une journée de deuil pour protester contre « les agissements de l’armée » et en signe de « solidarité » avec leurs frères à Nahr el-Bared. Tous les magasins et commerces ont fermé leurs portes. Des dizaines de jeunes activistes ont coupé les routes menant au camp à l’aide de pneus brûlés.
Dans un communiqué, le comité de suivi a tenu à préciser que les Palestiniens du camp « n’ont pas tiré en direction de l’armée libanaise. Ils ont pourtant perdu un des leurs, en plus des quatre blessés ». Le texte souligne que le mouvement populaire qui a eu lieu lundi visait uniquement à soutenir les réfugiés de Nahr el-Bared dans leur mouvement de protestation contre l’armée.
Cependant, une source militaire citée par le site nowlebanon a démenti les informations selon lesquelles la troupe a tiré sur la foule de manifestants. La source précise que les soldats ont simplement tiré en l’air au moment où les protestataires ont tenté de forcer un barrage de l’armée et d’y mettre le feu. Selon la source, les tirs qui ont fait un mort et plusieurs blessés provenaient d’une tierce partie qui était positionnée sur l’un des bâtiments se trouvant dans le quartier al-Taamir qui échappe au contrôle de l’armée, et qui est connu pour être le quartier général de Jund el-Cham auquel seraient venus se joindre des éléments de Fateh el-Islam. Cette thèse a été avalisée par le commandant de Fateh à Aïn el-Héloué, Mounir Makdah.
Des sources palestiniennes ont également indiqué que le commandant de la sécurité nationale palestinienne, Sobhi Abou Arab, a conseillé aux forces sécuritaires palestiniennes de consolider leur présence à tous les barrages faisant face à ceux de l’armée libanaise et de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’empêcher les jeunes Palestiniens en colère de se retrouver face à l’armée.
Le général Abou Arab a précisé que la situation sécuritaire virait plutôt au calme, mais qu’elle restait cependant aléatoire. Il a toutefois affirmé qu’il y a une unanimité entre les factions palestiniennes pour « ne pas se laisser entraîner dans une discorde interne ou dans un affrontement avec les partenaires libanais ». Le responsable militaire a souligné que la coordination avec la troupe est de rigueur et que les deux parties œuvraient à empêcher la montée des tensions. C’est ce que confirme d’ailleurs Mounir Makdah qui soutient qu’il n’y pas une décision d’affronter l’armée libanaise. En soirée, la situation devait se dégrader quelque peu lors des obsèques de Khaled Youssef, décédé la veille.
À Nahr el-Bared, la situation était hier tout aussi précaire. Dans un communiqué daté du 18 juin, l’armée a donné sa version des faits, affirmant qu’alors qu’elle œuvrait à alléger les mesures militaires prises à l’intérieur du camp, « certaines parties qui se sont infiltrées et d’autres qui se sont estimées lésées ont entrepris de lancer des pierres et des cocktails Molotov en direction du poste de l’armée qui se trouvait au centre Samed, blessant trois militaires et mettant le feu à un tank de l’armée ».
« Certains ont même essayé d’accéder au centre, ce qui a poussé les soldats à les refouler à l’aide d’armes antiémeute, de bombes fumigènes et de balles en caoutchouc au début, avant d’utiliser des balles réelles, par la suite, ce qui a fait des blessés parmi les agresseurs », poursuit le communiqué.
« Le commandement de l’armée met en garde les frères palestiniens et les exhorte à ne pas devenir victimes de l’exploitation politique », précise encore le communiqué qui les invite à cesser « leurs provocations » en direction de la troupe.
Pour leur part, les factions, comités populaires et responsables religieux à Nahr el-Bared ont tenu une série de réunions pour discuter de la situation. À l’issue des tractations, les participants à la réunion ont publié un communiqué dans lequel ils expriment leur « souci de garder les meilleures relations possibles avec le peuple libanais et leur volonté d’éviter de créer une adversité quelconque avec l’armée libanaise », soulignant que le « camp ne devrait pas s’immiscer dans les tiraillements internes libanais ».
En soirée, l’armée est parvenue à mettre au point un accord avec les différentes factions. L’accord prévoit la formation d’un comité d’investigations chargé d’enquêter sur la mort des deux Palestiniens, Ahmad Qassem et Fouad al-Loubani, le retrait des armes et la remise en liberté des 11 détenus.

 Réactions
Le membre du bureau politique du courant du Futur l’ancien député Moustapha Allouch a commenté par ailleurs les propos du commandant en chef de l’armée qui a dénoncé la présence d’un « chef d’orchestre » qui serait derrière les incidents dans les camps palestiniens. M. Allouch a déclaré sur ce plan : « Ce chef d’orchestre est connu. Il n’a qu’à le nommer par son nom. » M. Allouch a fait part de ses craintes de voir les incidents se réitérer dans les camps.
La députée Bahia Hariri a pour sa part effectué des contacts avec le directeur des services de renseignements de l’armée, Edmond Fadel, le directeur de la Sûreté, le général Abbas Ibrahim, ainsi qu’avec le directeur des services de renseignements de l’armée au Liban-Sud, le général Ali Chahrour. Elle est également entrée en contact avec le commandant de la sécurité nationale palestinienne, Sobhi Abou Arab, le représentant de Hamas au Liban, Ali Baraké, le secrétaire général de Fateh, Fathi Aboul Ardat, et plusieurs autres représentants de factions palestiniennes. La député a exhorté ses interlocuteurs à œuvrer en vue du retour à la stabilité dans les deux camps.
C’est un calme précaire qui régnait hier dans le camp palestinien de Aïn el-Héloué, après une journée de troubles qui ont éclaté, lundi, entre les réfugiés et les soldats de l’armée libanaise, faisant un mort, Khaled Mohammad Youssef, et plusieurs blessés, des victimes qui sont venues s’ajouter à celles qui étaient tombées la veille dans le camp de Nahr el-Bared. À Aïn...

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