M. Harb, l’un des principaux ténors du Parlement, s’exprimait lors d’un banquet offert à son honneur par ses partisans à Jrane, dans le caza de Batroun, à l’occasion de la fête du Drapeau, dont il a été l’initiateur à la fin des années soixante-dix.
« Comment resserrer les rangs de la patrie à présent qu’elle est arrivée à un point dangereux ? Comment aider ceux qui se trompent de chemin à revenir au bercail national ? » s’est interrogé le député. « Notre préoccupation n’est pas d’enregistrer des victoires contre eux. Nous en avons beaucoup obtenu, et nous en obtiendrons encore dans l’avenir. Notre souci est de savoir comme les éveiller et les persuader que l’intérêt du Liban est plus important que les leurs et que ceux des régimes auxquels ils sont affiliés, qu’il s’agisse du syrien, de l’iranien, ou même de l’américain, de l’israélien ou du saoudien », a-t-il lancé.
« Il n’y a plus de patriotisme lorsqu’on mélange l’allégeance au Liban avec d’autres allégeances. Qu’en serait-il alors lorsqu’on place l’étranger devant le Liban, comme c’est le cas pour certains partis qui croient en une nation autre que la nation libanaise ? » a-t-il ajouté.
Pour M. Harb, « la résistance n’est pas un but en soi, mais un moyen pour protéger le Liban, son État, son peuple et son unité. Et ce n’est certainement pas un moyen permettant à ses membres armés d’asseoir leur hégémonie sur le pays et d’imposer leur volonté à l’État et aux Libanais ».
« La résistance doit rester pure, intègre, et non pas ce qu’elle est devenue après l’an 2000. Elle est aujourd’hui un péril pour l’unité du Liban, pour son État, son système démocratique et ses libertés. C’est une grande partie des Libanais que ses armes terrorisent, et non pas Israël », a-t-il souligné.
« Préserver le Liban, son patrimoine d’ouverture et son État uni, libre, souverain et indépendant est bien plus important que de se soumettre aux directives des guides des révolutions religieuses et aux intérêts de l’Iran, de la Syrie et d’autres », a encore dit M. Harb.
« Comment leur faire comprendre que ceux qui sont morts en martyrs pour défendre les libertés et la souveraineté se retournent aujourd’hui dans leur tombe pour ne pas voir ceux qui ont renié leur sacrifice ? a-t-il poursuivi dans une claire allusion au général Aoun. Ils se demandent pourquoi ils sont allés jusqu’au martyre, alors que ceux qui les avaient poussés à le faire sont devenus aujourd’hui affiliés au régime dont ils avaient combattu l’hégémonie ; ce régime qui opprime les siens, viole la souveraineté du Liban et la volonté de son peuple libre, s’ingère dans nos affaires intérieures, forme un gouvernement soumis à ses directives, porte atteinte aux frontières du Liban, met en péril sa sécurité et lui dicte sa conduite à la Ligue arabe. »
« Et après cela, ils nous disent “ayez honte” ! Peut-on imaginer que le Liban se range aux côtés d’un régime qui tue les siens parce qu’ils réclament la liberté et l’État de droit ? Est-il sensé de voir le Liban se mettre à côté d’un régime yéménite honni et en état de faillite pour faire face à tous les Arabes et au monde entier? Est-il raisonnable de tolérer un gouvernement qui dénie la justice et protège les individus accusés du meurtre de Rafic Hariri, Gebran Tuéni, Pierre Gemayel et d’autres, mettant ainsi le Liban hors de la légalité internationale? Pouvons-nous nous taire face à un discours politique qui s’est abaissé jusqu’au plus bas seuil de moralité, au point où les chaussures et les chaises sont devenues les outils du jargon politique ? » a-t-il martelé.
« De toute ma carrière, je n’ai jamais vu comme aujourd’hui une lutte pour le pouvoir où tous les moyens sont jugés bons, y compris le recours à la menace de la guerre civile, l’usage des armes et la violation des libertés et des propriétés privées, même lorsqu’elles relèvent des plus hautes instances religieuses », a-t-il ajouté.
« Ils veulent conquérir le pouvoir par la haine et y soumettre les gens et leurs intérêts. Ils les veulent à genoux devant les portes des leaders de circonstance qui amassent des fortunes rapides et illégitimes alors même qu’ils prêchent le changement et la réforme et prétendent lutter contre la corruption », a-t-il dit.
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Projets touristiques pour enterrer les anciens monuments greco-romains, comme le disait si bien Madame Marie Joe Malha. Anastase Tsiris
Anastase Tsiris
11 h 58, le 21 novembre 2011