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Lifestyle - Une Libanaise à Paris

Elsa Schiaparelli par Farida Khelfa

Farida Khelfa par Peter Lindbergh.

Pourquoi elle ? Pour la simple raison que la très chic Parisienne, Farida Khelfa, est unique en ces temps de crise : choisir une valeur sûre comme ambassadrice de la maison Elsa Schiaparelli, c’est donner un sens au retour de la « Schiap » ! Elsa fut en son temps la grande rivale de Coco Chanel, son nom rime avec avant-garde, et c’est au 21 place Vendôme, où Schiaparelli avait ses ateliers, que Farida Khelfa me reçoit pour une interview qu’on dirait improvisée dans l’appartement d’une amie. Très imprégnée de l’esprit Schiap, c’est ici que Farida travaille : « On n’a pas l’impression d’être dans un bureau, on est dans un appartement avec une cuisine, une salle de bains, c’est comme si on avait un bureau à domicile », dit-elle. Les maisons de couture sont, quelque part, une seconde maison pour elle. L’ex-mannequin est devenue la muse puis la directrice couture de Jean-Paul Gaultier, l’inspiratrice de Jean-Paul Goude, la collaboratrice d’Azzedine Alaïa. « Chez Azzedine Alaïa, avec Naomi Campbell, Christy Turlington et les autres filles, on logeait carrément sur place, c’était vraiment une autre époque et il était le seul qui pouvait avoir les top models pendant 3 jours ! » raconte-t-elle.
En quoi consiste le nouveau rôle d’ambassadrice ? Pour Farida, « être ambassadrice, c’est être diplomate ! Je vais créer des liens entre les gens. Mais je ne me mêlerais pas de la création. Par expérience, je sais qu’il faut laisser la plus grande liberté au designer qui est choisi pour son talent, son héritage et son univers ». Il est vrai que le designer manque encore à l’appel, mais l’équipe qui l’entoure a déjà une idée bien précise de ce qu’ils feront, ou du moins de ce qu’ils ne feront pas : se tourner vers le passé. « Même si l’héritage Schiaparelli est fort, ce serait dommage de se limiter au passé, il faut aller de l’avant, et je le dis toujours : ce n’est pas la mode d’aujourd’hui qu’il faut faire, c’est la mode de demain. »
Parlons de l’héritage Schiaparelli : le chapeau-chaussure, les collections sur le thème de l’astrologie, le flacon du parfum Shocking, inspiré du buste de Mae West. Elsa est notamment l’inventrice du fameux Rose Shocking, devenu sa signature et qui est la couleur qui habille les lèvres de Farida aujourd’hui : « C’est une couleur que j’aimais beaucoup et maintenant c’est mon rose shocking, surtout quand on est habillé tout en noir, il faut alors quelque chose qui claque. »
L’appartement « claque » aussi, il a été complètement redécoré. Les murs et objets qui animent l’appartement sont un reflet manifeste de l’esprit d’Elsa Schiaparelli qui, bien avant tout le monde, avait fait appel à des artistes, comme Man Ray, Dali, Picabia, Cocteau, Jean-Michel Frank ou Giacometti, pour réaliser des imprimés, créer des accessoires, illustrer des calendriers, des objets, des décors... Comme Elsa, Farida s’est entourée de ses amis et artistes : Vincent Darré, codécorateur de l’appartement, a signé plusieurs meubles, notamment une langouste avec des tiroirs, l’illustrateur Pierre Le-Tan a réalisé une fresque sur le mur du salon, mais il y a aussi des éléments décoratifs qui auraient pu être présents à l’époque d’Elsa, comme un tapis d’Arbus ou de Fernand Léger, des colonnes de Jean-Michel Frank. A priori, tout sépare Elsa, l’Italienne d’origine aristocrate, de Farida, originaire de la banlieue lyonnaise. Mais toutes les deux ont quitté leur cocon familial assez tôt pour être libres.
Entre femmes, nous évoquons alors nos pays respectifs de l’autre côté de la Méditerranée. Elle me rappelle alors que « ce ne sont pas les barbus qui ont fait la révolution en Tunisie, mais une jeunesse qui a soif de liberté ! ».
Pourquoi elle ? Pour la simple raison que la très chic Parisienne, Farida Khelfa, est unique en ces temps de crise : choisir une valeur sûre comme ambassadrice de la maison Elsa Schiaparelli, c’est donner un sens au retour de la « Schiap » ! Elsa fut en son temps la grande rivale de Coco Chanel, son nom rime avec avant-garde, et c’est au 21 place Vendôme, où Schiaparelli avait ses...

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