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Lifestyle - Société

Bagdad renoue avec les bus à impériale disparus depuis 2003

L’invasion américaine et les violences confessionnelles avaient eu raison d’un moyen de transport qui représentait l’originalité de la ville.

Les bus sont munis d’une technologie ultramoderne, dont GPS, air conditionné, ou encore marchepied pour handicapés. Ali al-Saadi/AFP

Bagdad renoue avec les autobus rouges à impériale qui avaient disparu après l’invasion du pays par la coalition conduite par les États-Unis en 2003 et la violence interconfessionnelle qui avait suivi.
Les 300 bus qui sillonnaient la ville ont été envoyés à la casse, d’autres avaient été volés ou pillés, et ce sont les minibus privés qui se sont imposés progressivement dans la ville. « Après une longue absence, la décision a été prise de redonner vie à ces bus qui faisaient l’originalité de la ville », déclare fièrement Adel el-Saadi, directeur général de la Compagnie générale de transports de passagers et de délégation (CGTPD, publique). Le ministère des Transports a donc acheté à la compagnie jordanienne Elba House 70 autobus, dont 60 à deux niveaux. Une centaine d’autres devraient être livrés au cours de l’année. Ils doivent entrer en service le 15 mai. « Ils sont munis d’une technologie ultramoderne : GPS, air conditionné, marchepied pour handicapés, écrans de télévision à chaque étage donnant la température en ville, des conseils de santé, des incitations à garder la ville propre », précise-t-il.
D’abord spécialisée dans les bâtiments en préfabriqué, Elba House s’est lancée en 1992 dans la fabrication de la carrosserie et d’équipements ultramodernes et de confort compatibles avec les châssis de grandes marques comme Mercedes, MAN, Scania et d’autres. Chaque bus à impériale a coûté 205 000 dollars et ils sont stationnés dans la cour du ministère des Transports, non loin d’un empilement des carcasses de leurs prédécesseurs qui ont rendu l’âme. La gestion sera confiée à une compagnie privée, Majdel el-Watan, car, explique M. Saadi, « l’État n’est pas un très bon gestionnaire et nous percevrons 50 % des recettes ». « Le ticket coûtera 250 dinars (0,20 dollar) et nous avons ciblé deux types de passagers : les personnes à faible revenu et les étudiants. Les bus seront surtout présents dans des quartiers populaires du nord de la ville comme Sadr City et dans le secteur des universités », assure-t-il.
Reste la question de la sécurité, car par exemple les insurgés ont souvent placé des bombes dans les minibus, faisant de nombreuses victimes. « Chaque chauffeur aura un assistant qui sera muni d’un détecteur d’explosif, et son rôle sera de fouiller chaque passager », dévoile M. Saadi. Selon lui, les anciens bus à impériale dataient des années 70 car l’Irak n’en avait plus importé depuis la guerre avec l’Iran, commencée en 1980. « Ils sont morts de leur belle mort », dit-il.
Mais en réalité, ils ont été eux aussi victimes de la guerre. Durant l’invasion de 2003, les chauffeurs s’étaient transformés sous les bombes en ambulanciers, en auxiliaires de pompes funèbres ou en chauffeurs de taxi, mais ils n’avaient pas résisté ensuite aux pillards qui leur ont volé ce qui leur était le plus cher : leur autobus. Les chauffeurs avaient en effet été de véritables héros pendant la guerre. Alors que toutes les administrations publiques avaient fermé, que les magasins avaient baissé leur rideau de fer, que les gens se terraient chez eux, imperturbablement, chaque matin à 07h00, les premiers autobus commençaient à parcourir la ville.
Également, la CGTPD, qui s’occupe à la fois des liaisons urbaines et interurbaines, possédait à Bagdad 300 autobus à impériale qui sillonnaient la ville. Après l’invasion, il n’en restait plus que 50 en activité, qui ont peu à peu disparu en raison des vols, des menaces et de l’assassinat de conducteurs.
            (Source : AFP)
Bagdad renoue avec les autobus rouges à impériale qui avaient disparu après l’invasion du pays par la coalition conduite par les États-Unis en 2003 et la violence interconfessionnelle qui avait suivi.Les 300 bus qui sillonnaient la ville ont été envoyés à la casse, d’autres avaient été volés ou pillés, et ce sont les minibus privés qui se sont imposés progressivement dans la...

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