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Lifestyle - Afrique du Sud

Un vent de refus du tourisme souffle sur les eaux enchantées du lac Fundudzi

Des histoires à faire frémir circulent, affirmant que tous les étrangers qui se sont aventurés pour des loisirs aquatiques se sont noyés.
Lieu enchanteur et de sépultures sacrées, le lac Fundudzi, au nord de l’Afrique du Sud, sera peut-être un jour un site touristique. Mais pour l’heure, des esprits contraires s’y opposent et font souffler un vent de refus.
« C’est un lieu saint. On veut le garder sacré », explique Tshibwana Ramalongo, un vieux du clan Netshiavha, au cœur du pays venda. « Un endroit spécial où nos grands rois et leurs familles sont enterrés », dit-il. À ses pieds, enchâssé entre les flancs du massif du Soutpansberg, ce lac de montagne de la province du Limpopo déroule ses eaux de légende, perlant de récits propres à enflammer l’imagination des visiteurs. Un python albinos en aurait fait sa demeure, ainsi qu’une autre créature marine évoquant une sirène. Il se murmure aussi parmi les habitants du village voisin, Tshiavha, qu’un mouton blanc est un jour mystérieusement apparu sur l’eau, avant de disparaître comme il était venu. D’autres histoires à faire frémir circulent, affirmant que tous les étrangers qui se sont aventurés sur le lac pour des loisirs aquatiques se sont noyés. Une chose est sûre : le lac n’a rien à voir avec le Loch Ness écossais. Il est un symbole pour la mystique traditionnelle africaine, reliant le passé et le présent, et au début du XXe siècle, les cendres des chefs vendas y étaient dispersées.
Une cérémonie a lieu chaque année sur les rives du lac pour apaiser les esprits avec des offrandes. « Je ne connais pas de lieu de sépulture qu’on ait réduit à un spectacle touristique », poursuit le vieux Tshibwana, parfaite incarnation de ce peuple venda qui a réussi depuis des générations à maintenir le lac à l’abri des circuits touristiques malgré sa proximité avec le célèbre parc Kruger, lequel accueille un million de visiteurs par an pour des safaris. « Ils nous manquent de respect », lâche-t-il. « Ils », ce sont les autorités sud-africaines de l’agence nationale pour le patrimoine, qui ont brisé un tabou et ouvert une consultation avec les chefs traditionnels, dans l’intention de classer le lac au patrimoine national.
Si cela marche, le lac Fundudzi rejoindra la liste de sites prestigieux ou symboliques tels que la maison de Nelson Mandela à Soweto ou les Union Buildings, le siège du gouvernement à Pretoria. « En faire un site inscrit au patrimoine doperait le tourisme culturel local », explique Mulalo Nemavhandu, directeur de l’institut du patrimoine Kara, qui conduit des recherches sur les traditions africaines. Et dans cette région pauvre, des recettes du tourisme seraient bienvenues. « La protection du lac par le conseil du patrimoine le fera connaître largement dans le monde et dans le pays », ajoute M. Nemavhandu. « Il y a peu de choses écrites sur le lac et ce que l’on en sait provient principalement de la tradition orale, passée de génération en génération », dit-il.
Dans l’immédiat, l’accès au lac demeure presque impossible. Il se fait par une piste malaisée, toute cabossée et mal entretenue. À la moindre goutte de pluie, c’est la patinoire assurée. Et elle coupe à travers les villages. Les rares visiteurs qui se sentent l’âme curieuse ou attirés par la notule d’un guide ou d’un site de voyage se contentent d’aller au sommet d’une colline voisine pour admirer des yeux les nuances du ciel se reflétant à la surface du lac.
              (Source : AFP)
Lieu enchanteur et de sépultures sacrées, le lac Fundudzi, au nord de l’Afrique du Sud, sera peut-être un jour un site touristique. Mais pour l’heure, des esprits contraires s’y opposent et font souffler un vent de refus.« C’est un lieu saint. On veut le garder sacré », explique Tshibwana Ramalongo, un vieux du clan Netshiavha, au cœur du pays venda. « Un endroit spécial où...

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