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Lifestyle - Objets et histoire

Bas le masque !

Rares sont les mystères qui ont soulevé autant d’intérêt et de passion que celui de l’homme au masque de fer, prisonnier d’État, enfermé sur ordre de Louis XIV au donjon de Pignerol, dans la citadelle Sainte-Marguerite, mort à la Bastille en 1703, voici donc trois siècles. Nul n’avait le droit de l’approcher ni de lui parler, hormis son geôlier Saint-Mars. Nul ne pouvait connaître le motif de sa détention ni son identité, et il y avait ordre de le tuer s’il se découvrait. Immédiatement après sa mort, toutes ses affaires, ses vêtements, sa literie, son mobilier, et même les châssis des fenêtres sont brûlés. Sa vaisselle est fondue, les murs sont grattés puis reblanchis et le pavement du sol est remplacé. Cette troublante énigme n’a cessé de piquer la curiosité des historiens et romanciers. De multiples solutions ont été imaginées pour résoudre ce mystère, la plus célèbre avancée par Voltaire faisant de cet inconnu un fils adultérin de Mazarin et d’Anne d’Autriche. Plus tard, Alexandre Dumas avance que c’est un frère jumeau du roi, masqué à cause de sa trop frappante ressemblance. Pour d’autres, c’est Nicolas Fouquet ancien surintendant des finances, emprisonné par Louis XIV à Pignerol à partir de 1664 et disparu dans des circonstances mystérieuses vers 1680, ou encore le comte Mattioli ou le duc de Beaufort. Mais les dernières recherches s’orientent vers un certain Eustache Dauger. Ce dernier, né en 1643, pourrait être un valet d’Henriette d’Angleterre, belle-sœur de Louis XIV et sœur de Charles II, roi d’Angleterre. En 1669, la France et l’Angleterre tentent de trouver un arrangement pour mettre fin aux divers conflits entre les deux pays. Il semble que Dauger ait servi d’espion, qu’il ait eu un double rôle. Entre autre, il était au courant du souhait secret de Charles II de se convertir au catholicisme alors que l’Angleterre était protestante. C’était là un véritable secret d’État qui fallait étouffer, d’où son arrestation en 1669. Le 30 juin 1670, Henriette d’Angleterre, qui connaissait donc l’identité du prisonnier – non masqué à cette date – meurt brusquement, se disant empoisonnée. L’aurait-on fait taire ? Autre point qui conforte la théorie que Dauger est le Masque de fer : le prisonnier est mort en 1703 et aurait dit à son confesseur qu’il devait avoir environ soixante ans. Eustache Dauger étant né en 1643, les dates concordent. Le masque imposé au prisonnier de la Bastille est bien éloigné de ses fonctions originelles. Si l’on se réfère aux origines latines, le mot « masca » est passé du sens de « sorcière » à celui de « faux visage destiné à faire peur ». Par la suite, le masque de velours a servi à bien d’usages, notamment au théâtre, dans la Grèce antique où il exprimait les sentiments et les idées. Mais le masque du prisonnier de la Bastille est, lui, un masque de dissimulation paradoxalement dérivé d’une fonction ludique. C’est en effet ce genre de masque qui couvre le visage lors des bals dès la fin du XVIe siècle mais, à ce masque devenu prison, on a rajouté une armature métallique et un cadenas. Les restes de l’homme au masque de fer seraient, pour certains historiens, dans les catacombes de Paris, quelque part perdus dans un tas de milliers d’os et de crânes. « Un masque raconte beaucoup plus qu’un visage, et l’homme est peu lui-même lorsqu’il parle à la première personne ; donnez-lui un masque et il dira la vérité », disait Oscar Wilde. Pas dans ce cas !

Sources principales :
Histoire et secret.com
Je suis cultive.com
dumaspere.com
passionhistoire.com
Rares sont les mystères qui ont soulevé autant d’intérêt et de passion que celui de l’homme au masque de fer, prisonnier d’État, enfermé sur ordre de Louis XIV au donjon de Pignerol, dans la citadelle Sainte-Marguerite, mort à la Bastille en 1703, voici donc trois siècles. Nul n’avait le droit de l’approcher ni de lui parler, hormis son geôlier Saint-Mars. Nul ne pouvait...

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