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Culture - Édition

« Portal 9 », premier « mook » libanais et urbanisant

Semestriel bilingue (anglais-arabe), « Portal 9 », dont le premier numéro vient de paraître à Beyrouth, surfe sur la vague mook.

« Portal 9 », une publication thématique chic et pointue.

Couverture cartonnée chic et épurée, mise en page, textes et illustrations extrêmement soignés, Portal 9 se présente dans un coffret réunissant une revue anglaise et sa transposition en version arabe. Une publication thématique à vocation urbanistique, qui donne la part belle aux images et aux nouvelles formes de récits. Un véritable «mook» en somme, pour reprendre l’appellation «franglaise» de ce phénomène éditorial qui a éclos en 2007 et qui, se situant à mi-chemin entre le magazine et le book, a fait depuis florès dans les milieux intellectuels et branchés.
Dans ce Portal 9, comme dans tout mook qui se respecte, c’est le mélange reportages et littérature qui fait la différence. Des nouvelles, des récits de voyages, des articles fleuves sur des sujets autres que l’actualité brûlante proposent ici une alternative à la presse conventionnelle et offrent un regard différent. En l’occurrence assez pointu.

Une 9e porte d’accès à Beyrouth
Un regard qui se pose en priorité sur les mutations urbaines du Moyen-Orient. Mais qui, porté par l’imagination, peut appréhender aussi bien les liens communs au Beyrouth d’après-guerre et à Port-au-Prince d’après le tremblement de terre de Haïti, ou entraîner le lecteur dans une flânerie à travers les rues de la capitale portugaise sur les pas du poète Fernando Pessoa ...


Une large ouverture de vues et des sujets traités autant sous les angles de la fiction que de la réalité que Portal 9 inscrit d’ailleurs dans son intitulé. Celui-ci est inspiré de l’histoire de Beyrouth qui, paraît-il, était cernée aux siècles derniers d’un rempart à sept portes. Auquel a été ajouté une huitième au XIXe siècle et dont cette revue se voudrait aujourd’hui la 9e porte d’accès à cette ville par l’imaginaire. Un outil d’exploration de ses multiples configurations architecturales, urbaines et culturelles. Ce qui explique le parti pris du bilinguisme. Encore que le trilinguisme, spécifique à Beyrouth, aurait été préférable !


Sinon, aux commandes de ce premier mook libanais... financé par Solidere: une équipe de jeunes menée par le rédacteur en chef Fadi Toufeili et composée de 11 personnes établies à Beyrouth, 2 en Grande-Bretagne et une à Amsterdam. Et qui sollicite, pour chaque parution, la contribution d’architectes, urbanistes, écrivains, sociologues, journalistes, critiques ou encore graphistes... À l’instar de Youssef Bazzi, Wadad Chararah, Hazem Saghieh, Nat Muller (curatrice du Abraaj Capital Art Prize), Brian Whitaker (The Guardian), pour ne citer que quelques-uns des plus connus...


Un premier numéro réussi*. C’est dense, touffu et varié. Chaque volume est agrémenté de dépliants stylisés et petits livrets thématiques glissés entre les pages. Dont une réédition, sur le mode nostalgique, du catalogue du pavillon libanais à la Foire mondiale de New York en 1939!


Évidemment, tout cela s’adresse à des lecteurs exigeants. Avec, parmi les reportages à signaler: une interview, par Shaker al-Anbari, du fameux architecte irakien Kahtan al-Madfaï qui, dans les années 50, a laissé une empreinte forte sur le paysage urbain de Bagdad, ou encore le «récit urbanographique » du modernisme égyptien de Port Said, postcrise de Suez, signé Mohammad Elshahed...


Cela donne plutôt envie d’attendre le second numéro, à paraître au printemps. Avec, au menu, le thème du «square» dans sa connotation de place publique... Un Portal 9 à suivre donc !

*Disponible à la librairie Antoine au prix de 20 dollars.

Couverture cartonnée chic et épurée, mise en page, textes et illustrations extrêmement soignés, Portal 9 se présente dans un coffret réunissant une revue anglaise et sa transposition en version arabe. Une publication thématique à vocation urbanistique, qui donne la part belle aux images et aux nouvelles formes de récits. Un véritable «mook» en somme, pour reprendre l’appellation...

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