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Culture - Conférence internationale

Un forum francophone contre « l’idéologie de la langue unique »

C’est dans la ville de Québec, capitale historique de la francophonie en Amérique, que se déroule le grand rassemblement des forces vives de la société civile francophone issues des cinq continents. Plus d’un millier de participants qui, à l’heure de la mondialisation et de la standardisation, viennent partager leur amour de la langue française, mais aussi leurs craintes, leurs ambitions et leurs espoirs.

QUÉBEC, de Zéna ZALZAL

 

Quelle est la place du français dans le monde actuel? Quel sont ses perspectives d’avenir? Quels moyens faut-il mettre en œuvre pour redonner à la francophonie sa vocation démocratique de langue d’échanges et de contacts multipolaires? Quel rôle peut et doit jouer la langue française pour contrer la domination rampante de la langue unique et de son corollaire, la standardisation culturelle?
C’est de cet ensemble de problématiques qu’ont été invité à débattre les 1200 participants au Forum mondial de la langue française qui se tient du 2 au 6 juillet dans la ville de Québec. Cette rencontre, la première en son genre, se différencie des habituels sommets francophones par sa composition excluant les dirigeants et chefs d’État au profit des représentants des forces vives de la société civile francophone mondiale, et parmi eux, les jeunes de moins de 30 ans. Ce grand rassemblement – né d’un souhait du secrétaire général de la Francophonie, M. Abdou Diouf, émis au lendemain du sommet de Montreux en 2010 – leur offre l’occasion de se joindre à des personnalités de haut niveau, des experts et des spécialistes pour réfléchir, ensemble, sur les perspectives et les enjeux de cette langue française qu’ils ont en commun.
Comment faire évoluer cette langue et l’adapter aux réalités nouvelles? Notamment aux grands défis que représentent l’économie mondiale, l’industrie culturelle, l’univers numérique et la cohabitation avec les autres langues. C’est partant de ces quatre grands thèmes que le forum offrira un creuset où seront brassées les idées et suggestions qui permettront de donner un nouvel élan à la francophonie.
Réfléchir avant d’agir et de réagir, voilà en somme ce qui est demandé aux participants à ce forum, «événement à portée historique», tel que l’a qualifié le Premier ministre du Québec Jean Charest, qui, avec Stephen Harper, son confrère du Canada, était présent à la cérémonie d’ouverture du forum, aux côtés du secrétaire général de la Francophonie, des maires des villes de Québec et de Paris, Régis Labeaume et Bertrand Delanoë, et du commissaire général du forum, Michel Audet. Une présence officielle qui s’en tiendra cependant là pour laisser toute la latitude de travail à la société civile. Laquelle a été amplement boostée (pardon pour cet anglicisme!) par le discours de M. Diouf, une véritable harangue passionnée en faveur d’un «projet politique d’un monde plus équitable, plus démocratique, plus respectueux des différences, qui est au fondement de la francophonie. «Nous ne sommes pas là pour lancer une déclaration de guerre, mettre des langues en concurrence ou en compétition! a-t-il martelé. Nous sommes là, animés de l’idée qu’il faut promouvoir la mise en œuvre d’un multilinguisme effectif, où chacun parlera une ou deux langues en plus de sa langue maternelle, qu’il faut favoriser une multipolarité linguistique construite autour de quelques grandes langues de communication internationale, dans laquelle le français peut et doit tenir toute sa place. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons garantir la vitalité de ces milliers de langues aujourd’hui menacées d’extinction par l’idéologie de la langue unique (...) Nous devons être des indignés linguistiques», a notamment lancé Abdou Diouf, fortement applaudi par une salle galvanisée par ses propos. Avant d’émettre le vœu, en conclusion, «que ce forum soit le lieu d’un dialogue ouvert et franc, le lieu d’expression d’une parole libre, dérangeante même, car c’est dans cet esprit que nous avons voulu vous entendre, vous les jeunes, vous la société civile, loin des précautions oratoires du langage diplomatique». Justement, au même moment, à l’extérieur du centre des congrès de Québec où se tient ce forum, un groupe de citoyens se réclamant du mouvement Québec français manifestait contre l’hégémonie progressive de la langue anglaise à Montréal...

QUÉBEC, de Zéna ZALZAL
 
Quelle est la place du français dans le monde actuel? Quel sont ses perspectives d’avenir? Quels moyens faut-il mettre en œuvre pour redonner à la francophonie sa vocation démocratique de langue d’échanges et de contacts multipolaires? Quel rôle peut et doit jouer la langue française pour contrer la domination rampante de la langue unique et de son...

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