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Culture - Festival al-Bustan

Des cordes mexicaines nourries aux sources latinos

C’est un concert presque didactique que le Cuarteto Latinoamericano a servi aux « bustaniens ». Quatre instruments à cordes dansant le tango, mais effectuant aussi d’autres valses métissées.

Une formation à cordes qui s’accorde parfaitement. Photo Farès Jammal

Ils sont foncièrement, irrémédiablement attachés à faire voyager la musique latino-américaine à travers les frontières et les âges. Cette passion, ce désir transparaissent de chaque note jaillissant de leurs instruments à cordes.
Sur les planches de l’auditorium Émile Boustani, les trois frères Britan, Saul et Aron violonistes, Alvaro violoncelliste, et Javier Montiel altiste. Une famille homogène d’instruments pour former un orchestre réduit, où chacun a une responsabilité de soliste.
Fondé en 1982, le Cuarteto est mondialement connu en tant que représentant de pointe de la musique latino-américaine pour le quatuor à cordes. Cet ensemble aux nombreuses distinctions a enregistré la plupart des œuvres du répertoire latino-américain pour quatuor à cordes, et son sixième album de son cycle de dix-sept quatuors de Villa-Lobos a été nommé pour le Grammy Award en 2002. Le Cuarteto s’est produit en soliste avec de nombreux orchestres comme le Los Angeles Philharmonic, The Seatle Symphony, la Philharmonie de Mexico. Il part régulièrement en tournée à travers le monde et se produit dans les grandes salles et les festivals (Concertgebouw, Kennedy Center, Santa Fe Chamber Music Festival, Cornell University, Dartington International Summer School et Ojai Festival).
Pour son concert au Festival al-Bustan, le morceau d’attaque est de taille. Spanish Garland de José Evangelista, un simili-ovni musical qui traduit la démarche personnelle en dehors des courants du compositeur espagnol. Il y a en effet arrangé douze mélodies traditionnelles de son pays natal avec les techniques hétérophones qu’il employait depuis plusieurs années. Ces chansons de travail, berceuses, chants de divertissement, chansons religieuses, Evangelista les présente, dit-il, «telles quelles, sans développements formels ni modulations». Il en résulte une œuvre qui réaffirme le pouvoir de la mélodie à l’état brut. Une approche musicale assez éloignée du caractère intimiste et dramatique des archétypes du quatuor à cordes à l’italienne. C’est ensuite avec un compositeur américain, pour souligner son inspiration latine, que le Cuarteto interprète Lullaby de George Gershwin.
Parmi les morceaux qui se succèdent, le String Quartet n° 5 de Villa-Lobos résume toute l’ambiguïté du compositeur: à la fois très attaché à la musique populaire brésilienne et très attaché également à la musique savante européenne. Four for Tango de Piazzolla, écrite en 1987. «C’est du Piazolla vintage, affirme Saul Britan, premier violoniste de la formation. Elle comporte des accents brusques, des sonorités agressives, elle est bien rythmée, séduisante, sophistiquée. C’est un tango, tout simplement.»
Metro Chabacano de Javier Alvarez, compositeur mexicain présent ce soir-là dans la salle (également frère de l’ambassadeur du Mexique, Jorge Alvarez), est un morceau dédié spécialement au Cuarteto Latinamericano. Il a été joué pour la première fois en 1991 à Mexico City pour le vernissage d’une installation d’art cinétique du grand artiste Marco Limenes, sur le site du métro Chabacano, justement. L’écriture d’Alvarez est déterminée à la fois par sa «pratique intensive de la musique électronique, son intérêt pour l’harmonie spectrale et son utilisation de motifs rythmiques hérités des musiques populaires du monde entier», explique également Saul Britan avant de clôturer avec le tango le plus populaire de la planète musique, La Cumparsita, bien évidemment.
Ils sont foncièrement, irrémédiablement attachés à faire voyager la musique latino-américaine à travers les frontières et les âges. Cette passion, ce désir transparaissent de chaque note jaillissant de leurs instruments à cordes. Sur les planches de l’auditorium Émile Boustani, les trois frères Britan, Saul et Aron violonistes, Alvaro violoncelliste, et Javier Montiel altiste. Une...

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