Rechercher
Rechercher

Culture - Design

La «khaizaran» relookée par Samer al-Amin

La traditionnelle et si commune chaise « khaizaran », en bois et cannage, s’offre un relooking à la pointe de la tendance grâce aux bons soins et – au bon goût – de Samer al-Amin.

Les « khaizaran » de Samer el-Amin versions « Solid » et « Dots ».

Elles étaient restées à la traîne de la modernité ces fameuses chaises «khaizaran» de notre enfance. Confinées dans les cuisines des anciennes maisons de montagne ou dans les arrières salons de condoléances des églises... Elles menaçaient même de disparaître avec l’abandon progressif des «ahawe el-ezzez» et autres restos traditionnels libanais! Mais c’était sans compter sur la créativité de Samer el-Amin.
Ce graphic-designer de formation, à la longue expérience de publicitaire reconverti depuis quelques années dans l’événementiel, a jeté son dévolu sur cette chaise, si commune qu’elle pourrait être un symbole du patrimoine libanais (au même titre que les maisons à arcades et tuiles rouges), mais aussi si banale qu’elle passe totalement inaperçue. «J’ai une sorte d’attachement à cette chaîse et, en même temps, j’en avais marre de la voir inchangée. C’est le fauteuil “Ghost” de Philippe Stark qui m’a donné l’idée de la relooker.» Plutôt que le plexiglas – dont la production au Liban n’est pas encore au point pour ce genre d’articles, et «je tiens à fabriquer du made in Lebanon», indique-t-il –, Samer al-Amin se tourne vers l’acier inoxydable en le combinant avec toutes sortes de motifs, matières et couleurs.
Cela donne des khaizaran d’une magnifique modernité. Et qui se déclinent – jusque-là! – en cinq variantes. La «Solid Edition» est une copie, entièrement en acier, de la chaise sans cannage; la «Dots» reprend, version acier perforé, le modèle canné original; la «Classic» habille son assise de cuir coloré, tandis que la «Neutral» joue la discrétion en raphia irisé beige ou gris et que la «Neon» se fait « girly » en se parant de soie de couleurs vives.
«J’ai élaboré ces cinq éditions en fonction des différentes catégories de personnes qui vont utiliser ces chaises», indique le tout frais designer, qui vient de fonder sa compagnie baptisée «Walking Objects», mais qui n’en garde pas moins la structuration d’esprit des publicitaires. Toutefois, au vu de la qualité de son travail, Samer al-Amin est bien parti pour faire du vrai design. Lequel, s’il ne se limite pas à la conception de chaises, prend toujours son point de départ avec cet objet. En attendant le relooking de la «namlieh», allez donc (re)découvrir chez Smogallery* les khaizaran de soie, de cuir et d’acier du XXIe siècle. Jusqu’au 26 janvier.

* Quarantaine, rue du Sénégal. Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi de 10h à 18h et samedi de 14h à 18h. Tél. : 01/572202.
Elles étaient restées à la traîne de la modernité ces fameuses chaises «khaizaran» de notre enfance. Confinées dans les cuisines des anciennes maisons de montagne ou dans les arrières salons de condoléances des églises... Elles menaçaient même de disparaître avec l’abandon progressif des «ahawe el-ezzez» et autres restos traditionnels libanais! Mais c’était sans compter sur...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut