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Culture - Exposition

Antoine Mansour, l’âme au bout du pinceau

Antoine Mansour affiche ses idées et son « libre choix d’une réalité éclairée » dans une série de peintures accrochées aux cimaises flambant neuves de la galerie Cynthia Nouhra*, jusqu’au 16 février.

«Apple Tree», ou l’arbre de la connaissance selon Antoine Mansour. Mixed Media (170 x 130 cm).

De sa profession d’architecte d’intérieur, Antoine Mansour tire sa maîtrise du croquis, de la composition, des perspectives et une certaine rigueur dans la construction de ses toiles. Mais c’est sa nature d’artiste, sa sensibilité profonde qui guident son inspiration, lui offrant des images mentales, des visions de scènes, entre symbolisme et surréalisme, qu’il retranscrit, dit-il, de manière quasi automatique sur toiles.
Premier prix – ex-aequo avec Fulvio Codsi – du Salon d’automne du musée Sursock, en 2004, pour son Raphael arrosant les piliers de béton, une peinture visible dans la présente exposition, à la fois intimiste (le jeune arroseur étant son propre fils) et engagée (par sa dénonciation sous-jacente des ravages d’une société sauvagement «enbétonnée»), Antoine Mansour poursuit, depuis une dizaine d’années, une œuvre qui se veut l’expression de sa philosophie spiritualiste de l’existence.
Cela se traduit dans ses toiles par des compositions entremêlant symboles bibliques (la fameuse pomme de la connaissance), cosmogoniques (montres et formes architecturales) et scènes contemporaines.
En majorité, des techniques mixtes (huile, acrylique, feuille d’argent, d’or et de cuivre oxydé) construites sur des oppositions d’éléments, de couleurs et de symboles, et qui déclinent, sur une trentaine de toiles (réunies à la galerie Cynthia Nouhra sous l’intitulé «The Free Choice of An Enlightened Reality»), les idées philosophico-spirituelles de l’artiste. À l’instar de cette toile intitulée Money Box représentant une tête d’homme trouée, comme une tirelire, surplombant un amas de pièces d’or, frappées du même profil, et juxtaposant, sur fond de paysage désolé, la mention suivante: «Ta fortune est l’amour des autres.» Ou cette autre dépeignant un homme escaladant une montre-escalier en spirale et évoquant, avec une évidente acuité, la maturité acquise au fil du passage du temps...
Si le message de ces peintures est évident, d’autres œuvres peuvent être sujettes à différentes interprétations. Celles de leur auteur même n’étant pas les moins singulières. Le pommier, par exemple, tableau représentant une femme-arbre aux innombrables mains-branches lourdes de pommes, s’il évoque, de prime abord, le péché originel de l’Ève tentatrice, il illustre, au contraire, selon Antoine Mansour, «l’acte d’amour de la femme se manifestant par l’abondance du don».
Ainsi, jouant un peu les peintres de rébus, Antoine Mansour s’amuse à tracer en lignes, formes, volumes, silhouettes et couleurs ses idées et idéaux. Notamment sa quête platonicienne de «l’harmonie suprême obtenue par la convergence du beau, du bon et de la vérité». Avec, heureusement, au bout de son pinceau relié à son âme, des touches d’ironie dédramatisante!

 

* Avenue Élias Hraoui, Furn el-Chebbak, Tehwita. Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi, de 11h à 19h, et samedi de 11h à 14h. Tél. : 01/281755 ou 03/186294.

De sa profession d’architecte d’intérieur, Antoine Mansour tire sa maîtrise du croquis, de la composition, des perspectives et une certaine rigueur dans la construction de ses toiles. Mais c’est sa nature d’artiste, sa sensibilité profonde qui guident son inspiration, lui offrant des images mentales, des visions de scènes, entre symbolisme et surréalisme, qu’il retranscrit, dit-il,...

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