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Culture - Exposition

Hussein Madi, un faiseur de vagues

Onze ans déjà que « Aïda Cherfan Fine Art »* a ouvert ses portes place de l’Étoile. Et voilà qu’en ce vendredi 11.11, la galerie fête ses onze printemps avec le peintre qui a été témoin de son inauguration en novembre 2000. Beaucoup de changements depuis, certes, mais une seule constante : être au service de l’art.

Les formes géométriques taillées et repeintes pour une tridimentionnalité de l’œuvre.

Devant un modèle à sculpter ou à peindre, Hussein Madi est toujours unique maître à bord. C’est lui qui conduit son bateau et le ramène vers le rivage sans avoir auparavant réussi à faire des vagues. En effet, aller à contre-courant ne semble pas du tout déranger l’artiste. Au contraire. Pourquoi s’en faire d’ailleurs puisque Madi découvre parfois avec étonnement qu’il a lui-même créé le courant. Partager avec les autres la sensation du beau est un de ses principaux objectifs, même s’il le fait souvent en toute discrétion et sans ostentation. Aller à la quête de nouvelles techniques ou les mélanger dans un seul format, quoi de plus grisant pour ce peintre-sculpteur infatigable qui aime à effleurer la matière, à tâter les couleurs et à briser les lignes. Il était donc naturel pour lui de sculpter la peinture et de peindre ses sculptures en les recomposant d’une manière à faire surgir ses œuvres peintes de la toile tout en respectant le cadre qui leur est destiné comme un écrin ?
 
Volumes et couleurs
Un imaginaire de plus en plus fleuri, fruité et féminin, coloré à outrance, débridé et souvent teinté d’humour s’impose au regard du visiteur. Les quatre saisons explosent dans toute leur magnificence. On ne peut plus parler de nature morte chez Madi, ni même évoquer le terme en anglais qui la désigne « still », car tout n’est pas calme et ne se tient pas tranquille dans ce chaos si bien organisé, à travers cette végétation bouillonnante ou ces poissons prêts à sauter du plat. Pommes, grenades, grappes de raisin, ce ne sont plus que formes pulpeuses et sensuelles chez cet artiste qui les expose en les sublimant dans toute leur nudité.
En 3D pour accompagner la marche du temps ? C’est un défi que l’artiste-sculpteur a relevé en donnant à cette peinture plus que trois dimensions. « La technique qui s’opère en plusieurs phases est une combinaison astucieuse de sculpture et de peinture, signale Aïda Cherfan, les éléments étant conçus, individuellement taillés, peints et intégrés à la structure de l’œuvre. » Même les femmes que l’on voyait alanguies sur leurs canapés se libèrent de leurs carcans et prennent du volume. Il suffit d’observer la toile sous plusieurs angles pour comprendre le travail laborieux qu’a nécessité cette exposition et pour réaliser la vision kaléidoscopique que renvoie l’œuvre, synthèse des disciplines artistiques acquises et macérées avec le temps.
Feuille décortiquée, branche ramifiée, sarabande d’arrondis et montagnes de triangles, un univers bien défini de couleurs et de proportions au service de l’unité, laquelle est à son tour au service d’une entité. D’un tout. Car, dit Hussein Madi : « Le nombre d’unités détermine la finalité. Ainsi plusieurs branches et des milliers de feuilles font un arbre. »

*Galerie Aïda Cherfan Fine Art , place de l’Étoile. Jusqu’au 2 décembre. Tél. : 01/983111 - 222.
Devant un modèle à sculpter ou à peindre, Hussein Madi est toujours unique maître à bord. C’est lui qui conduit son bateau et le ramène vers le rivage sans avoir auparavant réussi à faire des vagues. En effet, aller à contre-courant ne semble pas du tout déranger l’artiste. Au contraire. Pourquoi s’en faire d’ailleurs puisque Madi découvre parfois avec étonnement qu’il a...

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