Tout indique cependant que les dés sont jetés chez le constructeur européen : il veut ouvrir aux États-Unis une quatrième chaîne d’assemblage après celles de Toulouse, Hambourg et Tianjin, en Chine. L’implantation aux États-Unis ne présente que des avantages pour Airbus, à en croire des responsables de l’entreprise. Le marché est immense : les compagnies aériennes américaines vont devoir renouveler quelque 4 000 appareils en fin de vie dans les 20 prochaines années, selon les estimations de l’avionneur. Airbus, qui s’est emparé de la moitié du marché mondial des monocouloirs avec sa gamme d’A320, n’a encore que 20 % du marché américain et ne veut pas s’en contenter, a expliqué un responsable qui a requis l’anonymat. Selon lui, l’ouverture d’une usine serait amortie même si Airbus ne conquérait que 10 % supplémentaires du marché. Produire aux États-Unis permet aussi de réduire les risques de changes : Airbus supporte actuellement la plupart de ses coûts de production en euros mais vend ses appareils en dollars et souffre de la faiblesse du billet vert.
Produire aux États-Unis permettrait également de séduire des compagnies aériennes qui préfèrent « acheter américain ». « L’option chaîne d’assemblage aux États-Unis ouvre des perspectives de marché », a expliqué M. Lahoud. Airbus veut ainsi exploiter l’avantage qu’il a pris sur Boeing en lançant son A320 Neo, remotorisé pour réduire la consommation de kérosène, qui sortira en 2015, deux ans avant son rival le 737 MAX. « Nous n’avons jamais caché que notre stratégie était d’accroître notre implantation industrielle (...) aux États-Unis, qui représentent le plus grand marché au monde pour l’aéronautique et la défense et le resteront pendant de longues années », a souligné M. Enders.
Airbus avait prévu d’ouvrir une usine à Mobile pour y produire des avions ravitailleurs pour l’armée de l’air américaine, un contrat de 35 milliards de dollars que Boeing lui a arraché in extremis en 2011.
(Source : AFP)
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