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Économie - Liban - Hôtellerie

La 19e édition du Salon du goût Horeca lancée en grande pompe

Le Salon de l’hôtellerie et de la restauration Horeca est de retour au BIEL. Comme chaque année, des professionnels venus de toute la région et du monde se retrouvent pour échanger les dernières tendances en matière de gastronomie et de restauration. Mais cette année, contexte oblige, la question de la sécurité alimentaire est sur toutes les lèvres.

Le ministre du Tourisme, Fadi Abboud, et la directrice de Hospitality Services, Joumana Damous, lors de la cérémonie du lancement de la 19e édition de Horeca, hier au BIEL.

La 19e édition du Salon de la gastronomie et du goût Horeca a été inaugurée hier au BIEL sous le haut patronage du ministre du Tourisme, Fadi Abboud. Plus de 350 exposants et plus de 13 pays participent à nouveau à ce rendez-vous incontournable des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration.

 

Organisé par le groupe Hospitality Services, le salon continue de prendre de l’ampleur consacrant à nouveau Beyrouth comme capitale régionale du goût.

 

« Nous comptons effectivement le plus grand nombre d’écoles hôtelières et de restaurants de la région, précise Joumana Damous, directrice générale d’Horeca à L’Orient-Le Jour. Chaque année, un nombre grandissant de pays participent à l’événement, des professionnels de la région venus notamment de Syrie, de Jordanie et de Tunisie, mais aussi du monde entier avec des intervenants français, italiens et même thaïlandais », a-t-elle ajouté.

 

L’intérêt du Salon est ainsi de faire découvrir aux investisseurs et professionnels du métier les dernières tendances des secteurs agroalimentaires, hôtelier ou gastronomique, ainsi que les dernières innovations et prestations. Plus de 12 000 visiteurs sont attendus sur trois jours pour participer à un programme des plus éclectiques.

 

Au menu notamment, de nombreuses dégustations et démonstrations, des ateliers de travail et de nombreuses compétitions. Parmi elles, celle du « Salon culinaire » durant laquelle s’affronteront 200 chefs dans des catégories telles que le meilleur mezzé, ou encore la pièce montée. La directrice générale d’Horeca a par ailleurs rappelé le formidable potentiel du Liban comme capitale régionale du goût et l’importance de promouvoir ses talents tels que la créativité et l’innovation via ce Salon. Car avec 160 000 personnes travaillant dans ce domaine, représentant près de 12 % du PIB, le poids du tourisme, de la restauration et de l’hôtellerie dans l’économie n’est pas à négliger.

La sécurité alimentaire sur toutes les lèvres
D’autant que cette année le secteur est soumis à rude épreuve. Entre la crise syrienne qui affecte incontestablement l’arrivée de touristes dans le pays et les récents scandales alimentaires qui font l’actualité, les professionnels doivent redoubler d’efforts. Dans ce contexte, la question de l’hygiène et de la sécurité alimentaire est ainsi sur toutes les lèvres des participants au salon. Une conférence s’est d’ailleurs tenue hier autour de ce thème.

 

Organisée par la Fédération des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture libanaise (FCCIAL), elle avait pour but d’alerter les professionnels du secteur sur l’importance de la question. Pour Raja Habre, conseillé à la FCCIAL, « le sujet doit être pris extrêmement au sérieux ». Selon lui, il ne faut pas hésiter à investir pour former le personnel, sensibiliser les employés aux techniques de conservations et aux bonnes pratiques. « Le risque est de plomber l’image de marque du Liban à l’étranger, chaque établissement est concerné et impliqué par ce sujet. »

 

Pour regagner la confiance du consommateur, Raja Habre prône comme la plupart de ses pairs pour davantage de régulation et de réglementation en matière de sécurité alimentaire. C’est aussi ce que confirme Paul Ariss, président du syndicat des restaurateurs. « Aujourd’hui, l’ensemble des organisations concernées font pression pour qu’une loi soit enfin votée en matière d’hygiène alimentaire. »

 

Le scandale pourrait-il finalement s’avérer être un mal pour un bien ? Sans doute, mais en attendant qu’une loi soit effectivement votée et que les organismes de contrôle renforcent la réglementation, les dégâts se font déjà ressentir pour les restaurateurs. Toufic Khoueiry, propriétaire de la chaîne de restaurants Kabab-ji, a ainsi confié avoir constaté une diminution de 20 à 25 % de son chiffre d’affaires sur ces dix derniers jours. « Les clients ont peur, sont mal informés et mettent alors tous les restaurants dans le même panier », explique-t-il. « L’État doit enfin réglementer le secteur, a aussitôt martelé Paul Ariss. Il doit assumer ses responsabilités, car après le scandale de juin dernier puis celui-ci, un troisième porterait immanquablement le coup de grâce au secteur. »

Abboud : Un événement essentiel
De son côté, le ministre du Tourisme, Fadi Abboud, a saisi l’occasion pour rappeler que cette manifestation annuelle était essentielle pour rehausser l’image de marque du Liban et constituait une plate-forme d’échanges entre professionnels du secteur. « Un événement comme celui-ci est une opportunité pour la création d’emplois », a souligné le ministre, qui a tenu à mettre l’accent sur l’importance pour le Liban de se positionner en tant que destination de choix pour les colloques et conférences.


Parallèlement, Fadi Abboud est revenu sur le scandale des produits alimentaires avariés en mettant l’accent sur le fait que cette affaire extrêmement délicate avait été traitée de manière à souiller l’image du pays. « Les fausses accusations ont causé du tort à plusieurs institutions touristiques et gastronomiques », a ainsi déploré le ministre, sans toutefois sous-estimer le « crimie » des revendeurs de produits avariés envers les particuliers. Enfin, le ministre a souhaité que la 19e édition du Salon Horeca soit une réussite comme celles qui l’ont précédée et a saisi l’occasion pour louer l’effort des organisateurs.

 

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