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Économie - Analyse

Détroit d’Ormuz : les marchés pétroliers sous pression, sans croire au pire

Les tensions autour du détroit d’Ormuz ravivent la nervosité des marchés pétroliers car toute perturbation sur cette voie stratégique pourrait faire s’envoler les prix du baril, même si les analystes jugent peu probable le scénario-catastrophe d’un blocage du détroit par l’Iran.
Soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire militaire, et bientôt visé par un embargo de l’Union européenne sur le brut iranien, Téhéran a répliqué en menaçant de verrouiller le détroit d’Ormuz et, pour montrer sa détermination, y multiplie les manœuvres et tirs de missiles.
De leur côté, les États-Unis ont assuré dimanche qu’ils n’hésiteraient pas à répondre par la force si l’Iran franchissait cette « ligne rouge ».
Par ce couloir large d’à peine cinquantaine de kilomètres, transitent l’équivalent d’environ 17 millions de barils de pétrole brut par jour, en provenance des pays du Golfe, d’Irak et d’Iran – soit 35 % du trafic pétrolier maritime et près de 20 % de la production mondiale.
« N’importe quelle perturbation sur ce passage-clé aura des répercussions majeures sur les marchés pétroliers dans le monde, et cela ferait bondir les prix », a souligné Helen Hunton, analyste de Standard Chartered.
« Les transports alternatifs par oléoducs existent, mais ils ne sont pas suffisants pour compenser le volume de pétrole bloqué par une fermeture du détroit. De plus, les oléoducs renchériraient nettement les coûts d’acheminements et entraîneraient des retards de livraison », a-t-elle ajouté.
Ainsi, les Émirats arabes unis ont annoncé lundi qu’un oléoduc contournant le détroit d’Ormuz sera opérationnel d’ici à juin, mais sa capacité sera limitée à environ 1,5 million de barils par jour (mbj).
« En cas de fermeture, le trafic serait probablement rétabli (par les Américains) en un mois, et l’impact sur l’offre mondiale resterait donc limité, les barils manquants étant simplement retardés et non perdus. Mais les prix pourraient toutefois s’envoler de façon incontrôlable » face à l’affolement des opérateurs, observait le cabinet viennois JBC Energy.
Cependant, même si les prix du baril ont grimpé de 5 dollars depuis début janvier à Londres, ils peinent à conforter leur hausse malgré cette menace.
« Les marchés se rallient à l’idée qu’un blocage du détroit reste improbable, étant donné les conséquences économiques et géopolitiques pour l’Iran lui-même », a commenté Mme Henton.
« Les probabilités d’un blocage du détroit par l’Iran restent faibles. Il est douteux que l’Iran ira jusqu’à la confrontation militaire » avec la Ve flotte américaine basée à Bahreïn, a confirmé à l’AFP Harry Tchillinguirian, analyste de BNP Paribas.
« Par ailleurs, l’Iran ne prendra sans doute pas le risque de s’aliéner ses partenaires commerciaux et alliés traditionnels en Asie, comme la Chine, qui verraient leurs approvisionnements sérieusement touchés en cas de fermeture d’Ormuz », a expliqué M. Tchillinguirian.
Plus de 85 % du pétrole passant par le détroit sont en effet à destination de l’Asie – Chine, Inde, Japon et Corée du Sud en tête.
En outre, « l’Iran verrait son économie, très dépendante du secteur pétrolier, s’écrouler littéralement », renchérissent les experts de Barclays Capital, tout en estimant que « les sanctions occidentales peuvent pousser Téhéran à mener des opérations imprévisibles » avant des élections législatives prévues en mars dans le pays.
Selon eux, les forces iraniennes pourraient ainsi décider d’arrêter certains navires passant dans le détroit afin de les fouiller de fond en comble, « au risque d’aggraver la crise » sans aller forcément jusqu’à un blocage complet.

(Source : AFP)
Les tensions autour du détroit d’Ormuz ravivent la nervosité des marchés pétroliers car toute perturbation sur cette voie stratégique pourrait faire s’envoler les prix du baril, même si les analystes jugent peu probable le scénario-catastrophe d’un blocage du détroit par l’Iran.Soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire militaire, et bientôt visé par...

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