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Liban - Place de l’Étoile

Séance parlementaire ajournée : le Futur condamné à l’unisson par Joumblatt et le 8 Mars

Le Hezbollah explique le boycottage des séances par « des considérations et des engagements liés à des politiques régionales ».

Il était prévu que la séance législative à laquelle a convoqué le président de la Chambre Nabih Berry hier et aujourd’hui n’ait pas lieu. Faute de quorum, il a été décidé de reporter la séance d’hier au mercredi 20 novembre, sur la base de l’ordre du jour convenu. C’est pourtant à ce niveau que se situe la polémique sur la constitutionnalité de ces séances parlementaires : le bloc du Futur estime qu’une activité législative normale ne saurait se poursuivre à l’ombre d’un gouvernement démissionnaire. L’ordre du jour devrait, selon lui, se limiter à l’élaboration d’une nouvelle loi électorale, ce que conteste le 8 Mars, invoquant le souci de maintenir la marche des institutions à l’heure où le vide se généralise.
Si le Parlement s’était réuni quasiment au grand complet mardi, à l’ouverture de la session ordinaire d’automne, c’était pour renouveler la composition du bureau de la Chambre et des commissions. Tout le monde ou presque a été reconduit à la place et aux fonctions qu’il occupait auparavant.

 


Berry : « Le boycottage est ce qu’il y a de plus grave »
En marge de cette réunion de routine, un aparté entre le président de la Chambre et le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, pourtant qualifié par ce dernier de « très satisfaisant », aura prouvé hier son échec. Dans le hall du Parlement, députés du bloc de Fidélité à la résistance et du bloc du Développement et de la Libération se sont succédé pour dénoncer devant la presse la position du courant du Futur. Le député berryste Hani Kobeissy a stigmatisé « les jurisprudences qui conduisent à paralyser le travail des institutions ». Le député du même bloc Ali Bazzi a critiqué « les mêmes discours qui se répètent comme un refrain pour justifier le boycottage des séances, au lieu de rentrer à l’Assemblée et résoudre les problèmes des citoyens ». Les députés réunis ensuite à Aïn el-Tiné dans le cadre de la traditionnelle rencontre de mercredi ont salué les efforts du président de la Chambre pour aplanir les obstacles à la tenue de la séance, puisque « le maintien de la politique de boycottage est ce que le pays affronte de plus grave ».


Le président de la Chambre a reçu par ailleurs le député Akram Chehayeb, délégué par le chef du Front de lutte nationale, le député Walid Joumblatt. Ce dernier a critiqué hier le refus du bloc du Futur de se présenter à la séance parlementaire. M. Joumblatt a affirmé au quotidien an-Nahar que la prise de position du chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, est « négative et inconvenable ». Parallèlement, le leader druze a salué Nabih Berry qui « s’efforce toujours d’œuvrer pour le consensus » (entre les différents protagonistes, NDLR). Cette position a été réitérée hier par Akram Chehayeb place de l’Étoile, où il a affirmé que « le Parlement est la seule enceinte pour régler les différends ».
La position du Hezbollah, exprimée par le député Ali Fayad, a associé le boycottage de la séance par le 14 Mars à « la volonté spécifique du courant du Futur de ne pas former un gouvernement et de maintenir un état de paralysie générale pour des considérations liées à des politiques régionales pour lesquelles il s’est engagé ».


Ces propos ont incité les députés du Futur, Ahmad Fatfat et Ammar Houry, à se rendre sur place pour dénoncer « la dictature que nous avons déjà vécue au Parlement pendant un an et demi après la démission des ministres (en 2006, NDLR) et que nous ne sommes pas prêts à rééditer cette fois encore à l’heure où la formation d’un nouveau gouvernement est entravée par ceux-là mêmes qui ne veulent pas d’institutions au Liban ». Le député des Forces libanaises Antoine Zahra a insisté pour sa part sur « la politique du vide, toujours du vide », préconisée par le Hezbollah.

 


Fouad el-Saad justifie la position de Joumblatt
Dans ce bras de fer au niveau ministériel, qui se transpose sur la scène parlementaire, comment interpréter la positon de Walid Joumblatt contre le Futur, surtout après avoir choisi de défendre une répartition des portefeuilles selon la formule 6-9-9 préconisée par le Hezbollah ?


Le député Fouad el-Saad a critiqué ceux qui renvoient au leader druze la responsabilité d’entraver la formation d’un nouveau cabinet. « Walid Joumblatt n’a pas abandonné la formule des trois huit au profit du Hezbollah pour faire honneur à ce parti, ni par crainte de ses armes, mais uniquement à défaut d’une solution, le président de la République et le Premier ministre désigné n’ayant pas réussi à remplir leurs prérogatives constitutionnelles pour la formation d’un nouveau cabinet », a-t-il affirmé dans un communiqué. « Le nœud, au niveau ministériel, réside dans l’attachement du Hezbollah au tiers de blocage », a-t-il néanmoins relevé.


Notons enfin que le bloc du Changement et de la Réforme tente d’asseoir une « politique d’ouverture sur toutes les parties », selon le député Hikmat Dib, qui a néanmoins critiqué « le point de vue du Futur sur la constitutionnalité des séances parlementaires ». « Le principe de la séparation des pouvoirs doit être respecté. Le Parlement est sans lien avec le gouvernement », a-t-il déclaré.

 

 

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Il était prévu que la séance législative à laquelle a convoqué le président de la Chambre Nabih Berry hier et aujourd’hui n’ait pas lieu. Faute de quorum, il a été décidé de reporter la séance d’hier au mercredi 20 novembre, sur la base de l’ordre du jour convenu. C’est pourtant à ce niveau que se situe la polémique sur la constitutionnalité de ces séances...

commentaires (2)

Sont cons,hein? Tous tant qu'ils sont...le président,il peut pas leur sucrer leur rémunération? et leurs frais? ils sont vraiment INUTILES.

GEDEON Christian

14 h 01, le 24 octobre 2013

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Commentaires (2)

  • Sont cons,hein? Tous tant qu'ils sont...le président,il peut pas leur sucrer leur rémunération? et leurs frais? ils sont vraiment INUTILES.

    GEDEON Christian

    14 h 01, le 24 octobre 2013

  • BIZARRES LES ATTITUDES DE TOUS. AVANT TOUT DE CEUX QUI AVAIENT INITIÉ LES BOYCOTTAGES EN FERMANT LA PORTE DU PARLEMENT POUR PRESQUE DEUX ANS, QUI CONTINUENT SUR LA LOGIQUE DU TIERS DE BLOCAGE ET D'AUTRES CONDITIOINS, ET QUI ACCUSENT TOUS CEUX QUI NE PENSENT PAS COMME EUX D'ÊTRE DES SUPPÔTS SIONISTES. MAIS AUSSI DE CEUX DE L'AUTRE PARTIE QUI NE VEULENT PAS COMPRENDRE QU'UN GOUVERNEMENT SANS LE HEZBOLLAH EST IMPOSSIBLE ET QU'IL FAUT TROUVER DES ENTENTES, EXCEPTÉ CELLE DU TIERS DE BLOCAGE, POUR FACILITER LA FORMATION D'UN GOUVERNEMENT DANS CETTE SITUATION EXPLOSIVE DE LA RÉGION ET DU LIBAN EN PARTICULIER. L'ABRUTISSEMENT GÉNÉRAL Y PRÉVAUT !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 41, le 24 octobre 2013

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