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Culture - Exposition

Éphémère apparition beyrouthine des bacchantes de Pollès

Un événement ponctuel, éphémère, une soirée unique durant laquelle des happy few ont pu voir, effleurer, côtoyer les « généreuses » du sculpteur français Dominique Pollès à la galerie Marc Hachem.

«Noémie», sculpture voluptueuse avec pour seul vêtement: sa patine.

«Ce sont des mini-Botero», s’exclame une dame. Une autre ajoute, perspicace: «Avec le cubisme de Picasso.» Nombreux sont les invités qui sont passés ce soir-là, saisissant l’occasion unique d’admirer les sculptures de Dominique Pollès, dont les œuvres ont occupé les piédestaux de la galerie Marc Hachem. L’artiste français, vivant depuis des décennies en Toscane, est en effet considéré comme l’inventeur d’un certain «cubisme organique». Son œuvre? Sculpture de femmes aux formes généreuses, sortes de bacchantes en proie à un délire sensuel (ou spirituel, peut-être?).
La sculpture de Pollès s’inscrit dans une longue tradition, qui pourrait remonter jusqu’à l’Antiquité et se traduisant dans le choix du bronze comme matériau de prédilection et celui du corps humain comme motif principal.
L’artiste émaille également son travail de références philosophiques et littéraires perçues notamment dans les titres des œuvres, empruntés au vocabulaire mythologique: «Xena», «Narcos», «Saphinah», «Aspasie», «Phéomelanine», «Zizomis», «Nausica».
Des noms qui, on le devine plus ou moins, font référence : à la princesse guerrière Xena, à la mélanine responsable de la coloration rousse, aux rapports ou à la poésie saphiques, à l’intellectuelle épouse de Périclès, une héroïne d’Homère... Faut-il chercher à en déchiffrer la signification, à ces déesses charnues, offertes, posant lascivement et dont l’aspect poli attire irrésistiblement les caresses, bravant les interdits des mentions «Don’t touch» apposées partout ?
L’artiste met donc en scène des femmes mythiques, des caractères différents, sous des postures, des angles tout aussi divers. «En animant le bronze d’un contenu charnel, Pollès possède le pouvoir de mêler le souffle de la sensualité à l’ardent ouvrage du forgeron», écrivait Maurice Rheims, commissaire-priseur, historien d’art et romancier français, membre de l’Académie française. «Pour moi, le forgeron fait partie du panthéon des initiés: drôle de bonhomme, qui manie le bronze si lourd avec autant de grâce que s’il arrachait une plume sur le ventre d’un cygne, pour la modeler, la sculpter, la polir, dans la fusion des substances et des fantasmes.»
Dominique Pollès est né à Paris en 1945, de parents philosophes. «J’ai attendu la paix pour naître», plaisante-t-il. Il découvre la peinture à l’huile dès l’âge de 6 ans. Par la suite, il débute des études de médecine tout en fréquentant les cours de dessin de l’académie Charpentier, pour finalement se consacrer entièrement à la sculpture. En 1970, il quitte Paris pour la Toscane et s’installe à Pietrasanta. Il crée sa propre fonderie chez lui et utilise presque exclusivement le bronze pour ses œuvres. L’artiste a même la réputation d’être l’un des rares sculpteurs à tout faire de A à Z. De l’ébauche en terre à la patine, il fabriquerait même ses outils...
Avec Pollès le dionysiaque, tout son art est dédié à la vie, lui qui a voué sa vie à l’art. «C’est une forme d’engagement, un “antidestin”: j’ai changé de langue, de pays, de métier. J’ai choisi ma vie, et je ne l’ai jamais regretté.»
Les sculptures sont à la fois géométriques, presque abstraites, puis organiques ou figuratives. Certaines, plus dynamiques, laissent une forte impression de mouvement. D’autres, plus statiques, ont une certaine inertie. Des femmes en mouvement qui n’ont malheureusement été dévoilées qu’à une poignée de Beyrouthins.
«Ce sont des mini-Botero», s’exclame une dame. Une autre ajoute, perspicace: «Avec le cubisme de Picasso.» Nombreux sont les invités qui sont passés ce soir-là, saisissant l’occasion unique d’admirer les sculptures de Dominique Pollès, dont les œuvres ont occupé les piédestaux de la galerie Marc Hachem. L’artiste français, vivant depuis des décennies en Toscane, est en effet...

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