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Économie - Liban - Reportage

La résistance d’un grand palace de Beyrouth

En pleine saison touristique déjà plombée par les événements sécuritaires de l’année, les professionnels du tourisme ont dû faire face à un ramadan qui coïncide avec la saison estivale. Quelle stratégie pour affronter ces nombreux challenges ? Quels touristes choisissent encore le Liban ? « L’Orient-Le Jour » a passé une journée dans les coulisses d’un palace de la capitale.

La terrasse de l’hôtel.

Il est huit heures sur la terrasse d’un grand hôtel de Beyrouth. Si la ville est déjà en pleine effervescence, l’établissement semble lui encore endormi. Élégamment dressées, les tables se jouxtent, prêtes à accueillir les premiers clients pour le petit déjeuner. Mais à seulement deux jours de la fin du ramadan, ces derniers se font encore attendre. La terrasse qui domine la ville demeure inexorablement calme surplombant les immeubles de la capitale qui semblent être au garde-à-vous.
Il faut dire que cette année encore, les professionnels du tourisme ont été soumis à de rudes et nombreuses épreuves. Après les multiples événements politico-sécuritaires et le boycott du pays par les monarchies du Golfe, ces derniers doivent aujourd’hui faire face à un mois de ramadan qui coïncide avec la saison estivale.
Heureusement, la stratégie de diversification de l’hôtel élaborée dès l’ouverture de l’établissement a permis d’éviter le pire. Car la direction a bien compris qu’il était dangereux de mettre tous ses œufs dans le même panier. De ce fait, l’hôtel n’a été que peu affecté par l’absence de touristes arabes.
Il est 9h30. Peu à peu, les premiers clients font leur apparition sur le « rooftop » de l’hôtel. Il s’agit de jeunes couples, d’hommes d’affaires et de quelques touristes en provenance d’Asie.
« Nous misons sur une diversification de la clientèle, explique le directeur marketing de l’établissement. Nos premiers clients sont des Suisses et des Français. Ainsi, les touristes européens constituent aujourd’hui la majeure partie de notre clientèle, nous ne comptons pas uniquement sur les touristes arabes. Nous attirons aussi de nombreux clients libanais de la diaspora notamment qui reviennent au Liban pour le Fitr et qui ont les moyens de dépenser sur place. »
À quelques jours de la fête, le taux d’occupation de l’hôtel a grimpé de 40 % en juillet à 45 % aujourd’hui, indique la direction de l’hôtel. Mais les dépenses sur place ont nettement diminué. « Les clients se serrent la ceinture comme tout le monde, poursuit le directeur marketing de l’établissement. Même les prix des chambres ont atteint les niveaux les plus bas, notamment en ligne. »
En effet, comme l’ensemble des hôtels de la capitale, l’établissement se livre à une véritable guerre des prix. Pendant le ramadan, ces derniers sont passés de 515 dollars la chambre à 355, tandis qu’il est possible de réserver pour 290 dollars sur Internet.
Onze heures. Alors que le service se termine, c’est au tour des lève-tard de faire leur apparition. Une tablée de dix jeunes filles vient contraster avec la sérénité de l’endroit. Âgées entre 12 et 16 ans, les adolescentes sont venues passer l’été au Liban comme chaque année. Pour la première fois, elles descendent une nuit à l’hôtel avec leur mère pour profiter de la capitale et faire les nombreux magasins du centre-ville. « Nous vivons en Afrique et passons tous nos étés au Liban, raconte l’une d’entre elles. Alors ici, nous voulons en profiter. »
Profiter, tel est aussi le mot d’ordre de Mouna, jeune mère de famille libanaise expatriée en Suisse. 15 heures, au bord de la piscine de l’hôtel, elle apprécie la sérénité de l’endroit tout en gardant un œil sur ses deux garçons de 6 et 8 ans. La famille fait partie des « habitués » de l’établissement. Elle vient chaque été depuis son ouverture, et ce en dépit des remous politico-sécuritaires. « Il est vrai que cet été, nous avons réfléchi plusieurs fois avant de venir au Liban, confie la jeune femme. De loin, les choses ont l’air toujours plus inquiétantes, mais nous avons finalement fait confiance à nos proches sur place et nous ne le regrettons pas. » La famille restera deux semaines dans l’établissement. « Même si l’on sent bien que cet été est économiquement bien plus calme que d’habitude, on garde confiance, poursuit la mère de famille. On sent toujours que Beyrouth a la fureur de vivre et que ça continuera de bouger. »
Et c’est peu dire. 19 heures, le restaurant de l’hôtel, havre de paix en journée, revêt sa tenue de soirée pour l’iftar. En cuisine comme en salle, ça grouille. Le personnel s’affaire pour que tout soit impeccable. Car l’enjeu est de taille. Ce soir, comme pratiquement tous les soirs du ramadan, l’établissement affiche complet. « Nous compensons largement le peu d’activité de la journée », explique le directeur du restaurant. Du côté du bar en plein air, l’ambiance monte là aussi crescendo. 20h30, la musique monte peu à peu et les premiers clients s’installent. L’établissement bouillonne. On se croirait presque un soir de l’été 2010...
Il est huit heures sur la terrasse d’un grand hôtel de Beyrouth. Si la ville est déjà en pleine effervescence, l’établissement semble lui encore endormi. Élégamment dressées, les tables se jouxtent, prêtes à accueillir les premiers clients pour le petit déjeuner. Mais à seulement deux jours de la fin du ramadan, ces derniers se font encore attendre. La terrasse qui domine la ville...

commentaires (3)

CORRECTION : QUE CEUX QUI LE COMPRENNENT OU LE SAVENT RÉVÈLENT ETC... MERCI.

SAKR LOUBNAN

16 h 04, le 09 août 2013

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Commentaires (3)

  • CORRECTION : QUE CEUX QUI LE COMPRENNENT OU LE SAVENT RÉVÈLENT ETC... MERCI.

    SAKR LOUBNAN

    16 h 04, le 09 août 2013

  • LES PALACES MÊMES... COMME TOUS LES MURS ET TOUTES LES PIERRES... SONT DEVENUS AUSSI DE LA RÉSISTANCE... ON RÉSISTE À QUOI ? BONNE QUESTION... QUE CEUX QUI LE COMPRENNE OU LE SAVENT RÉVÉLENT CE MYSTÈRE AUX AUTRES !!!

    SAKR LOUBNAN

    13 h 58, le 09 août 2013

  • je suis venu en touriste au Liban, au mois de juin, comme d'habitude. Mes amis et relations, me demandent toujours pourquoi je viens, et ils pensent que je suis fou de venir dans ce pays. je leur dis pourtant que je fais attention, que j'évite les endroits "chauds" mais rien à faire. j'ai moins peur de me promener à Beyrouth qu'à Paris, et pourtant je me proméne dans Beyrouth à pied

    Talaat Dominique

    11 h 21, le 08 août 2013

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