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Liban - Sécurité

Bombardements syriens : le Liban s’apprête à saisir la Ligue arabe

Les autorités libanaises préparent un dossier sur les multiples violations syriennes de la souveraineté nationale, dossier qu’elles envisagent de soumettre à la Ligue arabe et, éventuellement, au Conseil de sécurité. Celui-ci sera aussi saisi par Beyrouth du dossier des réfugiés.

Les funérailles hier de l’enfant de 13 ans tué par les obus syriens dans le Hermel. (AFP)

Le président Michel Sleiman a présidé hier à Baabda une réunion consacrée à diverses questions majeures de sécurité, en présence du Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati, et des ministres sortants des Affaires sociales, Waël Bou Faour, de la Défense, Fayez Ghosn, des Affaires étrangères, Adnane Mansour, de la Justice, Chakib Cortbaoui, et de l’Intérieur, Marwan Charbel, ainsi que du commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, du procureur général près la Cour de cassation, Hatem Madi, et d’un grand nombre de responsables militaires et de sécurité.
À l’ordre du jour des débats, selon les explications de M. Bou Faour à la presse, les agressions syriennes meurtrières à la frontière nord et est, les rapts contre rançon, les prisons, le dossier des réfugiés syriens et la situation sécuritaire à Tripoli et à Saïda.
Si le ministre démissionnaire, qui a donné lecture du communiqué final, s’est montré évasif et très flou au sujet des décisions prises concernant le dossier des prisons et des détenus islamiques, il s’est étendu sur celui des bombardements et des raids syriens ainsi que sur celui des réfugiés ayant fui les combats en Syrie.
M. Bou Faour a souligné que les personnes réunies « ont assuré que la sécurité de chaque citoyen ou village libanais est du ressort de l’État », dans ce qui semble être une réponse à ceux qui menacent de riposter eux-mêmes aux agressions syriennes. « Les attaques et les bombardements, quelle que soit l’identité de leurs auteurs, sont inacceptables, a déclaré M. Bou Faour. Le ministère des Affaires étrangères prendra toutes les dispositions et entreprendra les contacts qui s’imposent pour faire assumer à toutes les parties leurs responsabilités et pour s’assurer que les agressions ne se répéteront plus », a-t-il dit, en indiquant que l’armée et les services de sécurité ont « commencé à prendre à la frontière des mesures de nature à garantir la protection des Libanais et du territoire national ».
Pressé de questions par la presse, M. Bou Faour a fait assumer aussi bien aux forces régulières syriennes qu’aux rebelles la responsabilité des atteintes à la souveraineté libanaise. Il a expliqué que le palais Bustros a été chargé, sur instructions du président Sleiman et de M. Mikati, de répertorier les agressions syriennes et de les consigner dans un dossier qui sera soumis à la Ligue arabe ou « à n’importe quelle autre instance ». « Nous envisageons d’autres démarches si la situation se détériore davantage », a ajouté le ministre. À la question de savoir s’il fait allusion à un recours au Conseil de sécurité, il a répondu : « Aucune décision n’a été prise durant la réunion à ce niveau, mais l’État libanais est responsable de la sécurité de ses citoyens », a-t-il affirmé.

Prise de bec Mansour-Bou Faour
Ce dossier n’a pas manqué de susciter un débat houleux, notamment entre le chef de la diplomatie et M. Bou Faour. Adnane Mansour n’a pas apprécié en effet l’initiative des autorités libanaises de saisir la Ligue arabe, la trouvant injuste. Selon lui, c’est « contre la Ligue arabe » que le Liban devrait adresser une plainte « pour qu’elle cesse d’armer les terroristes syriens ». Cette remarque lui a valu une réplique acerbe de son collègue des Affaires sociales qui l’a interrogé sur le point de savoir pourquoi « il n’a pas bronché d’un pouce lorsque les forces régulières syriennes bombardaient le territoire libanais et lorsqu’il lui avait été demandé d’adresser une lettre de protestation au régime syrien ». « Cette lettre n’est toujours pas sortie de votre tiroir en dépit de l’insistance du président de la République et du Premier ministre », a fulminé M. Bou Faour, relayé par MM. Sleiman et Mikati, qui ont de nouveau expressément demandé au ministre prosyrien d’envoyer la lettre de protestation, par les canaux diplomatiques, au régime de Bachar el-Assad.
Les agressions de l’armée syrienne contre les localités frontalières libanaises au Akkar et dans le périmètre d’Ersal, dans le Hermel, sont toutes consignées dans les rapports de sécurité, qui ne confirment cependant pas l’identité des tireurs au Hermel. Les services de sécurité pensent que c’est l’Armée syrienne libre qui tire sur al-Qasr sans en être sûrs, du moment que des combattants syriens sont postés sur une colline qui est tantôt contrôlée par les forces régulières, tantôt par les forces rebelles, selon des sources proches des personnes réunies.
Pour ce qui est des réfugiés syriens, M. Bou Faour a indiqué que les mesures prises par les ministères concernés en coopération avec les organisations internationales ont été passées en revue. « Nous nous sommes arrêtés en particulier sur les efforts de la cellule de sécurité formée au ministère de l’Intérieur pour garantir que les populations déplacées, syriennes ou palestiniennes, ne créent pas de problèmes et pour qu’elles ne fassent pas non plus l’objet d’agressions, ainsi que sur les efforts déployés, au niveau des élus locaux, pour barrer la voie à la concurrence économique déloyale qui a été à l’origine de vives tensions entre les déplacés et les sociétés libanaises », a-t-il fait remarquer.
Selon les rapports établis par les caïmacams et les mohafez, de nombreux déplacés syriens ont entrepris d’ouvrir de petits commerces dans les villages d’accueil, ce qui a provoqué la fermeture d’établissements tenus par des Libanais. M. Bou Faour a indiqué qu’« un certain nombre d’options pour l’avenir ont été examinées », mais que leur mise en application « nécessite un consensus ».

Des camps de réfugiés syriens
Il semble que l’établissement de campements en soit une. Elle a été examinée au cours de la réunion, mais elle ne pourra pas être appliquée « sans une entente interlibanaise à ce sujet », a expliqué M. Bou Faour, avant de faire état d’une série de contacts qui seront établis avec les forces politiques en présence pour essayer de dégager un consensus sur ce plan. Dans ce contexte, il a relevé que les médias avaient mal interprété les propos du chef de l’État à ce sujet. « Il n’avait pas dit qu’il fallait rapatrier les réfugiés syriens vers les zones sous contrôle de l’ASL, mais qu’il fallait alléger le fardeau que le Liban est en train de supporter en envisageant une redistribution des populations déplacées dans d’autres États si elles souhaitent quitter le Liban ou si des États acceptent de les accueillir, a déclaré le ministre. De toute façon, a-t-il poursuivi, un débat est en cours au Conseil de sécurité sur l’opportunité d’établir des camps de réfugiés à l’intérieur même de la Syrie pour atténuer la pression sur les pays voisins et hôtes. Logiquement, telle devrait être la solution. »
Quoi qu’il en soit, le ministre démissionnaire des Affaires étrangères a été chargé d’effectuer les préparatifs nécessaires pour convoquer le Conseil de sécurité à une réunion qui sera consacrée au dossier des réfugiés palestiniens et syriens au Liban.
Sur un autre plan, les officiels ont examiné les moyens de lutter efficacement contre le phénomène des rapts contre rançon, devenus une véritable industrie, avant de se pencher sur le dossier des prisons, et sur celui de la sécurité à Tripoli et à Saïda sans que des décisions spécifiques ne soient prises à ce niveau. Ils ont simplement confirmé les instructions données à l’armée et aux services de sécurité pour maintenir l’ordre.
Le président Michel Sleiman a présidé hier à Baabda une réunion consacrée à diverses questions majeures de sécurité, en présence du Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati, et des ministres sortants des Affaires sociales, Waël Bou Faour, de la Défense, Fayez Ghosn, des Affaires étrangères, Adnane Mansour, de la Justice, Chakib Cortbaoui, et de l’Intérieur, Marwan Charbel,...

commentaires (2)

C'est un noveau gag, ça! Alors là je vais applaudir ce coup de maitre de la part des autorités Libanaise, dont notre présidainte, oui, avec toutes mes mains et la plante de mes pieds. Alors bon, la ligue des arabies a éjecté la Syrie du sa ligue, jusque là vous me suivez? Elle n'a plus aucun rapport avec elle ... en plus la Syrie pour elle c'est cette bande de... de.. de je ne sais quoi, que le qatar a imposé à la place du pays Syrie... et on fait quoi au Liban? on demande l'arbitrage de la ligue... qui est notoirement connue, surtout dans l'affaire Syrienne, dans sa maitrise des solutions pour ses pays et désormais révolutionnaires membres!! Et pourquoi pas demain un autre membre genre commerçant à la sauvette qui vend des babouches du golfe et qui plait par exemple à une des arabies appartenant à la famille .. euh... une au hasard... allez.. bensaoud, auquel les autorités de son pays ne lui permettent pas de gagner honnêtement sa vie à la sortie d'une gare? Non, vraiment... Bravo!

Ali Farhat

02 h 17, le 17 avril 2013

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Commentaires (2)

  • C'est un noveau gag, ça! Alors là je vais applaudir ce coup de maitre de la part des autorités Libanaise, dont notre présidainte, oui, avec toutes mes mains et la plante de mes pieds. Alors bon, la ligue des arabies a éjecté la Syrie du sa ligue, jusque là vous me suivez? Elle n'a plus aucun rapport avec elle ... en plus la Syrie pour elle c'est cette bande de... de.. de je ne sais quoi, que le qatar a imposé à la place du pays Syrie... et on fait quoi au Liban? on demande l'arbitrage de la ligue... qui est notoirement connue, surtout dans l'affaire Syrienne, dans sa maitrise des solutions pour ses pays et désormais révolutionnaires membres!! Et pourquoi pas demain un autre membre genre commerçant à la sauvette qui vend des babouches du golfe et qui plait par exemple à une des arabies appartenant à la famille .. euh... une au hasard... allez.. bensaoud, auquel les autorités de son pays ne lui permettent pas de gagner honnêtement sa vie à la sortie d'une gare? Non, vraiment... Bravo!

    Ali Farhat

    02 h 17, le 17 avril 2013

  • Pour se plaindre aux instances Arabes, comme Internationales, des obus tombés sur la terre Libanaise, il faudrait avant tout arrêter les interventions des UNS et des AUTRES Libanais, sur le terrain, en pays voisin. Ne sait-on pas que l'intervention d'éléments Libanais dans un conflit d'un pays voisin, en droit international, s'appelle UN CASUS BELLI ? l'Etat étant responsable des actes de ses citoyens, surtout que la plupart sont d'une milice, armée parallèle, appartenant à un parti qui est gouvernement du pays ?

    SAKR LOUBNAN

    08 h 41, le 16 avril 2013

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